zimzimcarillon
gravure ancienne
2 avril 2014

L’Anémone pulsatille, l’herbe du vent

Coquelourde, Passe-fleur, Herbe au vent, Tunique du diable, Fleur de Pâques, Herbe au capricorne, Passe-velours… L’Anémone pulsatille se plaît dans les lieux exposés au vent sur les collines arides, le long des bois sablonneux et les prés secs et pierreux. Sa tige délicate et velue porte une très belle fleur d’un pourpre ou d'un violet sombre et profond qui s’épanouit au gré du vent. Quand elle fane, le pistil se change en fruit chevelu composé de plusieurs semences qui se répandent dans les airs. Peu usitée en médecine, la Pulsatille est une plante âcre, venimeuse et délétère pour les hommes et les animaux. Pourtant, les anciens s’entouraient les poignets de feuilles pilées pour guérir des fièvres intermittentes. Cependant, ces applications n’étaient pas sans danger car comme toutes les Anémones, elle irrite la peau fortement si on laisse les feuilles trop longtemps. Aussi, ingérée à forte dose, elle cause des empoisonnements. Les fleurs séchées permettent l'élaboration d'une poudre à éternuer souveraine pour chasser les migraines. Emblème de la fragilité et de l’abandon, on prétend que cette fleur délicate qui dure si peu de temps naquit des larmes de Vénus mêlées au sang d’Adonis qu’elle aima passionnément. Depuis, le souvenir de son amant tué sous la dent d’un sanglier, renaît à chaque printemps sous la forme d’une tendre Anémone couleur de sang qui s’épanouit et meurt sous le souffle du vent !

Anemone pulsatilla (modifiée) - Flora Batava, Volume 11, 1853
Auteur : 
Jan Kops, Illustrateur : Christiaan Sepp.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

7 mars 2014

Le Chat et le Renard

Le chat et le renard, comme beaux petits saints,
           S'en allaient en pèlerinage.

C'étaient deux vrais tartufs, deux archipatelins
Deux francs patte-pelus qui, des frais du voyage,
Croquant mainte volaille, escroquant maint fromage,
           
S'indemnisaient à qui mieux mieux.
Le chemin étant long, et partant ennuyeux,
           
Pour l'accourcir ils disputèrent.
           
La dispute est d'un grand secours.
           
Sans elle on dormirait toujours.
           
Nos pèlerins s'égosillèrent.
Ayant bien disputé, l'on parla du prochain.
           
Le renard au chat dit enfin :
           
« Tu prétends être fort habile,
En sais-tu tant que moi ? J'ai cent ruses au sac.
- Non, dit l'autre ; je n'ai qu'un tour dans mon bissac ;
           
Mais je soutiens qu'il en vaut mille. »
Eux de recommencer la dispute à l'envi.
Sur le que si, que non, tous deux étant ainsi,
           
Une meute apaisa la noise.
Le chat dit au renard : « Fouille en ton sac, ami ;
           
Cherche en ta cervelle matoise
Un stratagème sûr ; pour moi, voici le mien. »
A ces mots, sur un arbre il grimpa bel et bien.
           
L'autre fit cent tours inutiles,
Entra dans cent terriers, mit cent fois en défaut
           
Tous les confrères de Brifaut.
           
Partout il tenta des asiles ;
           
Et ce fut partout sans succès ;
La fumée y pourvut, ainsi que les bassets.
Au sortir d'un terrier, deux chiens aux pieds agiles
           
L'étranglèrent du premier bond.

Le trop d'expédients peut gâter une affaire :
On perd du temps au choix, on tente, on veut tout faire.
N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon.

Livre IX des Fables de Jean de La Fontaine, 1678.

Le chat et le renard, 1678 - Illustration de Gustave Doré

 

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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1 février 2014

Le Chanvre, une plante aux vapeurs enivrantes

Canape, Filasse, Herbe de Manille, Chanvrisse, Cannebisse… Cette plante très odorante, aux pouvoirs narcotiques et aux vapeurs enivrantes est connue depuis l’antiquité. Originaire de Perse et transportée en Europe, son usage est renommé pour la confection des cordages. Apéritive, résolutive et adoucissante, elle est utile pour la jaunisse et calme la toux quand on la fait bouillir dans du lait. Ses semences sont une nourriture excellente très recherchée par les oiseaux. Employée en fumigation par les sorciers ou mêlée dans les onguents, elle permet à ces derniers de préparer de puissants philtres et enchantements, de parler aux esprits et se rendre au sabbat. Mélangée à d’autres herbes dont ils ont le secret, elle sert à prédire l’avenir et à réunir en un instant les esprits élémentaires. Des breuvages enivrants sont préparés avec les feuilles et les sommités fleuries macérées. Mais prenez garde, car l’abus de cette boisson rend hébété ! Ainsi, la graine de chanvre mêlée aux aliments remplit la tête de fumée et provoque des étourdissements. Si on en mange trop, elle excite le délire et dérange le cerveau. Cependant, le Chanvre a le pouvoir de dissiper la colère et de faire oublier le chagrin. On prétend que les anciens récoltaient cette herbe en chantant, pour que les filandières ne s’endorment pas en la filant !

Cannabis sativa (modified). Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz 1885, Gera, Germany.


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5 janvier 2014

La métamorphose de Philomèle et Progné

Voici la tragique et sanglante histoire de Philomèle et Progné, filles de Pandion et de la naïade Zeuxippe. Donnée en mariage à Térée, roi de thrace, Progné devint mère d’un fils nommé Itys. Après quelques années, elle désira revoir sa jeune sœur Philomèle et pria son mari d’aller la chercher à Athènes. Pendant le voyage, Térée s’éprit des charmes de sa belle sœur. Ne songeant qu’à assouvir sa passion, il lui fit subir les derniers outrages. Philomèle cria, pleura et implora sa sœur, en vain. Pour l’empêcher de dénoncer son odieux crime, Térée lui trancha la langue et l’enferma dans un château. Puis, en versant des larmes trompeuses, il annonça à Progné la mort de sa sœur dévorée par des animaux sauvages. Un an se passa. Cependant, Philomèle captive et condamnée au mutisme, tissa une toile où elle broda avec son aiguille le sacrilège de Térée. Lors des fêtes de Bacchus, la tapisserie parvint enfin à Progné. Furieuse et ne songeant qu’à punir le coupable, elle délivra sa sœur Philomèle et l’emmena secrètement dans son palais. Les deux femmes unies dans leur colère, ourdirent une terrible vengeance, un crime affreux. C'est ainsi que Progné tua son propre fils Itys qu’elle avait eu de Térée. L’infortuné tomba sous les coups de poignards de sa mère. Elle servit ensuite les chairs cuites et les membres déchiquetés du pauvre enfant à la table de son père, qui engloutit ses propres entrailles. Pendant l’horrible festin, Térée chercha partout son fils. Progné lui annonça avec joie son malheur : « Celui que tu demandes est avec toi ! ». Soudain, Philomèle surgit et jeta sur la table la tête sanglante d’Itys. Repoussant la table avec des cris d’horreur, Térée transporté de rage et pris de folie poursuivit les filles de Pandion l’épée à la main. Mais pendant leur fuite les deux sœurs s’élevèrent dans les airs. Pour les soustraire à la terrible colère de Térée, les dieux les métamorphosèrent en oiseaux. L’une fut changée en hirondelle et l’autre en rossignol*. Au même instant, Térée se vit transformer en Huppe, un oiseau au vol pesant, armé d’un bec aigu et de plumes menaçantes. Quant au pauvre Itys il fut changé en chardonneret. Selon les poètes, ces créatures au plumage encore taché de sang font entendre, parfois, un chant triste et plaintif, évoquant la douleur et les regrets. On prétend aussi que le rossignol est un oiseau solitaire qui cache sa honte et ses malheurs dans les bois tandis que l’hirondelle* qui fréquente nos maisons, marque l’inquiétude de Progné cherchant sans fin le fils qu’elle a massacré !

* Progné (ou Procné) est changée en rossignol et Philomèle en hirondelle ou le contraire suivant les auteurs. Cependant, c'est le nom de Philomèle qui restera attribué au rossignol. Térée est changé en huppe par certains poètes ou en épervier par d'autres...
Philoméle & Progné par Jean de la Fontaine

Philomèle et Progné, 1861 - William-Adolphe Bouguereau.

Les Métamorphoses d'Ovide, tome 2, traduites en vers par M. Desaintange et ornées des Estampes gravées au burin sur les dessins des meilleurs peintres de l'Ecole française, Moreau le jeune et autres.


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2 janvier 2014

La Lunaire, une plante semblable à l'éclat de la lune

Herbe aux écus, Monnaie du Pape, Herbes aux lunettes, Passe-satin, Bulbonac, Médaille de Judas,  Médaillon, Satin blanc… On la cultive dans les jardins moins pour l’élégance de ses fleurs purpurines, disposées en bouquet au sommet de la tige, que pour l’effet brillant de ses fruits de forme arrondie qui leurs succèdent. En effet, la Lunaire doit son nom à ses capsules nacrées qui offrent à la vue des disques d’un blanc argenté très luisant, semblables à des pièces de monnaie ou à la lune quand elle est dans son plein. Autrefois, ses feuilles au goût âcre et amer étaient vantées en médecine pour leurs propriétés apéritives, diurétiques, antiscorbutiques et antiépileptiques et sa racine bulbeuse connue sous le nom de Bulbonac se mangeait en salade. En magie, elle repousse les créatures de la nuit qui envahissent les campagnes et les apparitions fantomatiques planant au-dessus des eaux troubles entre le coucher du soleil et le lever du jour. Aujourd’hui, la Lunaire est tombée dans l’oubli. Cependant, cette plante qui conserve toute sa beauté après sa mort sert d’ornement et compose des bouquets chatoyants et délicats évoquant la lune dans tout son éclat !

Månviol, Lunaria annua L. (modified), entre 1917 et 1926, «Images de North Flora» Stockholm par Carl Axel Magnus Lindman.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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29 décembre 2013

Le Pivert, un oiseau prophétique annonciateur de la pluie

Pic de la pluie, Plui-plui, Pleu-Pleu, Becquebo, Bequebois, Pic de Mars… Sauvage et farouche, cet oiseau au plumage aux couleurs éclatantes d’un agréable mélange, vit en solitaire dans les forêts et loge dans le creux dans les grands arbres où il établit son nid. Parfois, il fait retentir des cris aigus dans les airs qui troublent le silence des bois et annoncent la pluie. Le Pivert monte aux arbres comme les chats, s’attache et grimpe en tous sens sur le tronc à l’aide de ses pieds courts et musclés et de ses gros ongles fort robustes et arqués dont la nature l’a dotés. Cependant, il ne peut trouver sa nourriture que dans l’écorce des arbres. Condamné nuit et jour à cette tâche, il mène une vie laborieuse, travaillant sans relâche pour déloger ses proies en frappant l’écorce des chênes les plus durs à coups redoublés. Quelquefois, il descend à terre pour déguster une fourmilière dont il est friand. Autrefois, on lui attribuait même l’invention de la charrue à cause de la puissance et de la forme de son bec. Consacré au dieu Mars, le Pivert est un oiseau prophétique depuis l’antiquité. Né de la métamorphose du roi Picus qui osa repousser les avances de la redoutable magicienne Circé, il rendait les oracles sous sa forme nouvelle et prédisait l’avenir à ceux qui l’interrogeaient. On prétend qu’il frotte son bec sur une herbe magique connue de lui seul. Toujours couverte de rosée, cette herbe mystérieuse qui brille la nuit est capable de ramollir le fer et de donner une force extraordinaire au Pivert, on la nomme l’herbe du Pic. Le Pivert est aussi le farouche gardien de la pivoine, une plante au pouvoir de faire fuir les fantômes et les apparitions nocturnes. Cependant, prenez garde à cette jolie fleur que vous aurez soin de cueillir au milieu de la nuit, car si le Pivert s’en aperçoit, il sautera aux yeux de celui qui la portera !

 

Quand il sent la pluie, le Pivert gémit.

''Picus viridis'' (Green Woodpecker) from: NAUMANN,
NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS: Band IV, Tafel 29 - Gera, 1901.

 


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21 décembre 2013

Le Bouillon blanc, Herba luminaria

Grande molène, Herbe de Saint-Fiacre, Queue de loup, Cierge de Notre Dame, Parapluie, Herbe à Bonhomme, Oreille de Saint Cloud, Fleur de grand chandelier, Herba luminaria... Cette herbe duveteuse à la longue tige dressée vers le ciel, s'épanouit sur les terres incultes et le long des chemins. Employé depuis la nuit des temps pour ses vertus adoucissantes et expectorantes, le Bouillon blanc est l’une des plus ancienne plante médicinale. Les belles fleurs jaunes à la légère senteur de miel, constituent l’un des sept ingrédients de la tisane des « Quatre-fleurs », réputée soigner la toux, la voix rauque et les refroidissements. Le Bouillon blanc est une plante protectrice que l'on enflamme à la Saint-Jean pour repousser les esprits malfaisants. Pendant les cérémonies occultes, les sorciers s'éclairaient à la lueur magique d’un chandelier de Bouillon blanc, favorable aux rituels et aux incantations. Sa tige effeuillée et enduite de poix, illuminera de son éclat les chemins tortueux de la nuit et des bois !

Bouillon blanc / Verbascum phlomoides (modified): Prof. Dr. Thomé, Otto Wilhelm, Flore de l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse,1885.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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19 décembre 2013

L’Aunée, l’herbe aux infirmières

Inule des campagnes, Belle Hélène, Œil-de-cheval, Panacée de Chiron, Lionne, Plante aux escarres, Astre de chien, Plante aux infirmières, Herbe de Saint Roch... Née des larmes versées par la belle Hélène, fille de Zeus enlevée par Pâris, l’Aunée croît naturellement dans les lieux frais et ombragés et les bois humides. On la cultive aussi dans les jardins pour la beauté de ses fleurs et l’ornement des parterres. Dans l’ancienne médecine et dans les officines, on faisait un grand usage de sa racine charnue à la saveur amère, appelée Inula campana, qui exhale une forte odeur aromatique. Précieuses et incontestables, ses vertus médicinales étaient préconisées, autrefois, dans de nombreuses maladies. Ordonnée fraîche ou sèche, on la réduisait en poudre dans les décoctions, les infusions d’eau ou de vin, les onguents et les lotions pour ses propriétés stimulantes, apéritives, diurétiques et ses vertus bienfaisantes dans les affections du poumon et de l’estomac. Cependant, certains lui conféraient des qualités surnaturelles. Cueillie la veille de l’Assomption pendant sa fleuraison et mêlée à la verveine, on l’employait dans les rites de protection pour se garantir de la foudre et de la grêle, éloigner la peste, le choléra et préserver le bétail des maladies et des maléfices du Diable. Réduite en poudre et brûlée sur des charbons ardents, l’Aunée dégage des vapeurs entêtantes qui stimulent l'esprit et favorisent les rêves prémonitoires. Pilez l’Aunée avec la Rue, il en sortira un jus au pouvoir de guérir les rompus !

Les anglophones la nomment : Elecampane, Elfdock, Horse-heal, Marchalan…

Inula helenium (modified), plate 572 in: Otto Wilhelm Thomé: Flora von Deutschland, Österreich u.d. Schweiz, Gera (1885).


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30 novembre 2013

La fourmi, symbole de la minutie et de l’économie

On ne tarit point d’éloge sur cet animal et beaucoup s’émerveillent de son ardeur pour le travail, de sa prévoyance et de son génie industrieux. En effet, il règne l’ordre le plus grand dans sa société. Les ouvrières sont les maîtres de la maison et commandent aux mâles et aux autres femelles. La construction du nid est leur principale occupation. Les fourmis creusent le sol et de profonds terriers en portant au loin les matériaux qu’elles déblaient. Certaines se font même un toit de brindilles, de paille et de buchettes disposées avec art, qui recouvrent tout le nid. Le sommet de ces amas est ouvert pendant le jour mais comme les fourmis dorment la nuit, elles ferment la porte au coucher du soleil ou par temps de pluie. Les fourmis remplissent leur grenier à la belle saison au temps des moissons mais elles sont inactives l’hiver et sombrent dans l’engourdissement. Carnassières, elles dissèquent les charognes avec la plus grande propreté, amassent des fruits et des grains qu’elles rapportent à la fourmilière. Elles ont une grande passion pour tous les aliments sucrés et pénètrent dans nos maisons pour piller nos provisions ! On dit que les fourmis ont du sentiment mais aussi de l’esprit et qu’elles reconnaissent les membres de leur société en se touchant les antennes ce qui leur permet aussi de parler, de prendre des nouvelles, de tenir un conseil et d’échanger leurs idées. Quand l’une d’elles est blessée, la première qui passe lui porte secours et la transporte au nid mais les fourmis étrangères sont traitées en ennemies. Ainsi, des combats sans merci peuvent apparaître entre familles d’une même espèce. On dit qu’elles prédisent les vents et le mauvais temps et que les hommes honnêtes et polis se transforment en fourmis après leur mort. Remède contre la paresse, les fourmis ont des propriétés curatives et on les retrouve dans de nombreuses préparations de la médecine ancienne. Elles étaient excellentes pour réparer les forces abattues et ranimer les esprits. On les recommandait aux femmes stériles, aux vieillards et dans les maladies du cerveau, les vertiges, la paralysie et les tremblements. Macérées vivantes dans du vin ou de l’eau au bain-marie, elles guérissaient la lèpre et la surdité. Broyées et utilisées en cataplasme, elles soignaient rhumatismes et névralgies. On prétendait que les fourmis ailées avaient des vertus aphrodisiaques. Infusées dans de l’huile de sureau, elles n’avaient pas leur pareil pour stimuler l’amour. Savantes, sages et prudentes, on ne trouve point dans la nature de créatures si petites pouvant porter des charges aussi lourdes en proportion de leur poids. Cependant, n’accordons-nous pas trop de qualités merveilleuses à ces fourmis modèles de toutes les vertus ? N’oublions pas que ces insectes sont très incommodes au jardinier et qu’ils portent au derrière un aiguillon piquant qui cause douleur et démangeaison. Et même si ces laborieuses et ingénieuses fourmis surpassent en force tous les autres animaux, elles ne sont pas très prêteuses ; c’est là leur plus grand défaut !

 

Auprès de vos fruitiers et de vos rosiers semez de la ciboulette
pour empêcher les fourmis d’y grimper.

from Aesop's Fables - by Milo Winter, 1886/1956.

Isopet, atelier de Richard de Montbaston
Paris, vers 1330
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 15123, fol. 36v.

La Cigale, une créature musicale et estivale, article

 


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29 novembre 2013

La Barbe Bleue

« Voilà, dit-il, les clefs des deux grands garde-meubles ; voilà celles de la vaisselle d’or et d’argent, qui ne sert pas tous les
jours ; voilà celles de mes coffres-forts où est mon or et mon argent ; celles des cassettes où sont mes pierreries, et voilà le passe-partout de tous les appartements. Pour cette petite clef-ci, c’est la clef du cabinet au bout de la grande galerie de l’appartement bas : ouvrez tout, allez partout ; mais, pour ce petit cabinet, je vous défends d’y entrer, et je vous le défends de telle sorte que s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. »

Gustave Doré - Lithographie de Barbe Bleue 1862
La Barbe bleue confiant la clé fée - Illustration de Gustave Doré, 1867.

« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
Et la sœur Anne répondait : « Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie »...

La Barbe Bleue - Illustration de Gustave Doré 1867La Barbe Bleue de Charles Perrault, parue en 1697 dans Les Contes de ma mère l'Oye - Illustration de Gustave Doré 1867 

Moralité
La curiosité, malgré tous ses attraits,
Coûte souvent bien des regrets ;
On en voit, tous les jours, mille exemples paraître.
C’est, n’en déplaise au sexe, un plaisir bien léger ;
Dès qu’on le prend, il cesse d’être.
Et toujours il coûte trop cher.

Autre Moralité
Pour peu qu’on ait l’esprit sensé
Et que du monde on sache le grimoire,
On voit bientôt que cette histoire
Est un conte du temps passé.
Il n’est plus d’époux si terrible,
Ni qui demande l’impossible :
Fût-il malcontent et jaloux.
Près de sa femme on le voit filer doux ;
Et de quelque couleur que sa barbe puisse être,
On a peine à juger qui des deux est le maître.

11 novembre 2013

Les Vents, terribles puissances de l'air

Moins léger que le feu, mais plus léger que l'onde,
Le fluide des airs environne le monde.
C'est là qu'il suspendit les nuages mouvants,
La foudre, effroi de l'homme, et l'empire des vents.
Mais celui qui des airs leur a livré les plaines,
Asservit à des lois leurs bruyantes haleines ;
Et rendant leur discorde utile à l'univers,
Relégua chacun d'eux en des climats divers.
L'impétueux Borée envahit la Scythie ;
L'Eurus oriental régna sur l'Arabie :
Les bords où le soleil éteint ses derniers feux,
Echûrent à Zéphyr ; et l'Autan nébuleux
Souffla sur le Midi la pluie et les orages.
Par-delà le séjour des Vents et des nuages,
S'étend dans l'empyrée un espace azuré
Où nage de l'Ether le fluide épuré.

Les métamorphoses d'Ovide, livre premier, Les Vents.

Kupferstich (1795) von Tommaso Piroli (1752 – 1824) nach einer Zeichnung (1793)
von John Flaxman (1755 – 1826).
 

MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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9 novembre 2013

La Cigale, une créature estivale et musicale

Emblème de la musique et de l’insouciance, cet insecte frugal, mélodieux et estival, habite les pays chauds et se tient ordinairement sur les arbres et dans les vignes. Pendant les chaleurs, vers le temps de la moisson, la Cigale est particulièrement active et fait entendre un chant bruyant. Elle a une passion pour le soleil et a les lieux ombragés en horreur car le froid l’engourdit ou la détruit. A l’état de nymphe, elle passe plusieurs années enfouie dans la terre en se nourrissant de la sève des racines sans jamais aller crier famine à la fourmi sa voisine ! Au début de l’été, elle se hisse vers la lumière, grimpe sur les arbres et se métamorphose pendant la nuit. Parvenue à sa forme nouvelle, la Cigale se nourrit du suc qu’elle pompe sur les feuilles et les branches et non point de rosée comme les anciens le disaient. Puis, quand toute l’ardeur du soleil l’a réchauffé, elle voltige dans les airs d’un vol fort léger. La Cigale a un grand talent pour le chant, on dit même qu’elle aurait appris à chanter aux Muses. Autrefois, les paysans affirmaient que lorsque son chant était vif et continuel, il présageait un bel été et une riche moisson. Dans les temps antiques, les grecs considéraient les Cigales comme un met exquis et se faisaient servir les larves de ces insectes à leur table. Estimée en médecine ancienne, la Cigale était séchée, réduite en poudre et donnée en potion pour modérer les fièvres et apaiser la migraine. En infusion, elle calmait les nausées. Certains prétendaient que quelques cigales séchées avec autant de grains de poivre soulageaient les coliques. Rôties et mangées, elles étaient bonnes pour les douleurs de la vessie. Selon la légende, la Cigale serait née de la métamorphose de Tithon, un mortel que l’Aurore enleva et dont elle fit son époux. Elle rendit ce dernier immortel mais oublia de lui donner la jeunesse éternelle. Tithon fut donc condamné à subir sans fin le fléau de la cruelle Vieillesse. Sensible à son triste sort, la déesse changea Tithon en Cigale, une créature musicale qui se nourrit de la rosée qu’elle verse à son lever matinal !

 

La Fourmi, symbole de la minutie et de l'économie, article

La cigale du frêne (Cicada fraxini) sous ses divers états. Gravure sur bois avec des rehauts d'aquarelle par L'Atelier de la Gravure Ancienne, Laetitia Quennevat (coloriste sur gravure ancienne). Gravure ancienne.fr le premier Salon virtuel permanent consacré aux estampes et gravure anciennes.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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15 octobre 2013

Le Chaos, mélange ténébreux et mystérieux

Avant la terre, et l'onde, et l'océan des airs,
Et le ciel étoilé, voûte de l'univers,
La nature sans vie, indigeste, uniforme,
N'était qu'un tout confus, où rien n'avait sa forme.
On l'appela Chaos, mélange ténébreux
D'éléments discordants et mal unis entr'eux.
Le dieu dont la clarté donne la vie au monde,
N'épanchait point les feux de sa chaleur féconde ;
Et le cours de Phœbé ne réglait point les mois.
La terre dans le vide, où la soutient son poids,
N'était point suspendue ; et pressée autour d'elle,
Thétis n'embrassait point les longs flancs de Cybèle.
L'air, et la terre, et l'onde, et les cieux confondus,
Dans un amas informe au hasard répandus,
Rassemblaient en désordre et le plein et le vide,
Le froid avec le chaud, le sec avec l'humide,
Les atomes pesants, les atomes légers,
L'un de l'autre ennemis, l'un à l'autre étrangers.

Les Métamorphoses d'Ovide - Première Fable

Le Chaos initial par Wenceslas Hollar.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

29 septembre 2013

La fabuleuse pierre de Coq, pierre alectorienne

Parmi la multitude de talismans naturels, il se trouve dans les entrailles des vieux coqs, une pierre fameuse à qui les anciens attribuaient de grands prodiges et des propriétés merveilleuses. De la grosseur d’une fève, cette pierre alectorienne* de substance cristalline parsemée de pourpre, avait le pouvoir de décupler la force, le courage et de rendre invincible ceux qui la portaient sur eux. Les médecins lui donnaient la vertu de résister aux venins et de procurer un philtre qui modérait la soif. On prétendait aussi que cette pierre mirifique avait le don d’enrichir, d’exalter l’amour, de donner l’éloquence aux orateurs et fidélité aux époux. La pierre de coq porte en elle une puissance extraordinaire accordant aux vaillants guerriers force, gloire et victoire assurée !

*Alectorienne : ce mot vient du grec "alector", qui signifie coq et que les Grecs ont appelé de ce nom à cause de cet animal qui les obligeait à sortir du lit.

Le coq : Hugues de Fouilloy, Traité des oiseaux, folio 23v., un coq. Dans le cadre de la miniature on lit la rubrique : Gallus alis se percutiens est doctor aliis exemplum prebens. Intelligentia galli prudentia magistri. Période : 13ème siècle. Provenance : Abbaye de Notre-Dame (Clairmarais).

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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1 septembre 2013

Les Parques, inexorables fileuses des destinées humaines

Filles de l’Erèbe et de la Nuit, les Parques règlent de destin du monde et filent l’existence de chaque mortel par des lois éternelles. Inflexibles et sourdent aux plaintes de tous, leurs arrêts sont irrévocables, même les dieux sont soumis à leur puissance et ne peuvent défaire ce qu’elles ont entreprit. Vêtues d’une tunique blanche ourlée de pourpre, ces trois sœurs blêmes, au visage sévère, ont le front ceint d’une couronne de flocons de laine blanche entremêlée de narcisses. Elles tiennent dans leurs mains, une quenouille, un fuseau et des grands ciseaux remis par le Destin. Cette triade mystérieuse symbolise la naissance, la vie et la mort. Toutes trois filent en silence la laine dont la couleur désigne le sort de chacun. Clotho, la plus jeune des trois, préside à la naissance des hommes. Elle tient une quenouille et tire un fil léger de ses doigts habiles. Lachésis tourne le fuseau en tissant la destinée et les jours de la vie. Elle ourdit des fils de laine blanche pour une existence heureuse et longue et des fils noirs pour une histoire courte et des jours malheureux. Le plus souvent, elle mêle les deux fils pour une vie faite de bonheur et de malheur. Cependant vers la fin, elle ne file plus qu’une laine sombre. Quand à la redoutable Atropos enveloppée de ténèbres, elle coupe de son ciseau perfide le fil de la vie. On dit que rien ne peut adoucir ces ministres du Destin et que toutes prières et remèdes sont vains. L’immuable volonté de ces déesses fatidiques règle l’univers. Ces terribles filandières tiennent entre leurs mains le commencement, la durée et la fin !

Quelques célèbres filandières :
La métamorphose d'Arachné en araignée

L'Araignée, une prédatrice habile et rusée

Les Moires, divinités du Destin. Miniature extraite du Livres des échecs amoureux d'Evrard de Conty. Vers 1496-1498. Bibliothèque nationale de France (BNF). Cote : Français 143, Folio 14v.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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31 août 2013

Le Cerbère, féroce gardien des Enfers

Ce qu’il faut savoir sur le Cerbère c’est qu’il est décrit de différentes manières : ordinairement on le présente comme un chien monstrueux avec trois têtes et une échine couverte de vipères. Cependant, Hésiode lui en donne cinquante et Horace cent. Parfois même, certains le décrivent comme un dragon… 
Couché sur les rives du fleuve Styx, ce chien cruel et hideux de grande et admirable corpulence, garde la porte des Enfers. Fruit des amours du géant Typhon et d’Echidna, il habite sous la voûte d’une obscure caverne. Du fond de son ténébreux repère qui mène aux Enfers, il rugit à triple voix. Plein de rage et de fureur, le portier de cette sinistre demeure fait retentir dans les airs ses hurlements d’airain qui épouvantent les dieux et les humains entrant sans retour dans le palais de la Nuit. Dans l’obscurité, on peut voir son échine luisante se hérisser de vipères sifflantes et menaçantes. On prétend que l’écume tombant de ses horribles têtes, distille un noir poison dont le sol s’imprègne profondément. La terre devient alors féconde d’herbes diaboliques hautement toxiques. Dans ces lieux empoisonnés croissent en abondance la Cigüe et l’Aconit aux puissantes vertus délétères dont les magiciennes se servent pour leurs noirs enchantements. Ce Féroce gardien du Palais d’Hadès, permet aux âmes des morts de pénétrer dans le sombre empire mais leur interdit d'en sortir et pétrifie d’effroi ceux qui osent s'aventurer dans le royaume des ombres. Cependant, le Cerbère n'est pas aussi invincible que la légende le dit et certains héros sont parvenus à l'apaiser. Orphée charma le Cerbère par le son de sa lyre enchantée et la belle Psyché l’amadoua avec un gâteau composé de miel et de fruits rempli d’herbes magiques et soporifiques que le monstre engloutit. La mâchoire alourdie, le Cerbère tomba aussitôt à terre dans une profonde léthargie et livra le passage à Psyché. Quant à Hercule, il s’empara de l’horrible bête, le chargea de fer, le dompta et le mena au séjour de la lumière. Les âmes filent silencieusement vers les Enfers, sous le regard acéré du Cerbère ! 

 

Le chien est un animal psychopompe comme le cheval, le loup, l'hippocampe, le dauphin, le phoque, le corbeau, la chouette et le hibou, le moineau... Ils ont la tâche de transporter l'âme des défunts vers l'autre monde.

The Garden of Earthly Delights, right panel - Detail cerberus (lower right) - Hieronymus Bosch.

 


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30 juillet 2013

Le Hérisson, une créature qui ne manque pas de piquants !

Cet animal qui sait se défendre sans combattre, fait fuir tous ceux qui le tourmentent grâce à l’armure épineuse invulnérable dont la nature l’a dotée. Seuls le renard et le loup osent braver ses pointes acérées. Le Hérisson habite volontiers nos jardins mais se retire le jour dans le creux des vieux arbres, à l’abri des ronces, des buissons ou sous un amas d’herbes sèches et de mousse qu’il affectionne particulièrement. Au crépuscule, il part en chasse à la recherche d’insectes, de petits rongeurs, de reptiles, d’oiseaux et parfois de crapauds. Aussi, il se nourrit de serpents qu’il peut détruire en nombre et ne craint pas de loger dans les lieux où ils abondent. On dit que le Hérisson a une adresse toute particulière pour monter aux arbres et s’emparer des fruits en se servant de la pointe de ses piquants pour les transporter. Quand le raisin est mûr, il entre dans les vignes et grimpe sur le pampre pour en manger à satiété. Puis, il se roule sur les grains tombés à terre qu’il perce de ses épines pour les emporter dans sa demeure et les conserver. A l’arrivée du froid, il se roule en boule et tombe en léthargie dans son nid jusqu’au retour des beaux jours. Autrefois, le hérisson était connu pour prédire le temps. Quand il sortait de son terrier, le printemps était arrivé, mais s’il retournait se coucher l’hiver durait encore quelques semaines. Cependant, ce petit mammifère épineux avait très mauvaise réputation chez les anciens qui le qualifiaient de bête immonde. On prétendait que le hérisson tétait aux pis des vaches, qu’il les vidait de tout leur lait et qu’il empêchait même ces dernières de vêler. On l’accusait également de s’introduire la nuit dans les poulaillers pour s’attaquer aux poules, les étrangler et les saigner par le croupion. De plus, il dévorait les poussins sous l’aile de leur mère et volait les œufs pour en déguster le jaune. Les jeunes filles qui avaient le malheur de mettre un pied sur lui pendant leurs menstruations tombaient enceinte et, quelques mois après, accouchaient d’un plein panier de bébés hérissons ! Jadis, sa peau était préparée en décoction ou réduite en cendre pour soigner l’incontinence d’urine et enrayer la calvitie. Manger son œil droit frit dans du lin permettait de voir la nuit. Son foie était très estimé dans les maux de reins et sa peau bardée de piquants servait à lainer les étoffes. Symbole de la gourmandise et de l’avarice, le Hérisson était considéré au moyen-âge comme malfaisant, voleur, sournois et gourmand. Pourtant, c’est un animal inoffensif et paisible malgré ces petits larcins dans les vergers, les vignobles et les potagers. Mais il est vrai que ce petit quadrupède solitaire, que l’on ne peut toucher sans se piquer, n’a pas toujours bon caractère et grogne quand on le dérange sur son territoire ou quand il dort. Qui s’y frotte s’y pique !

Detail of a miniature of hedgehogs rolling on grapes, sticking them to their spines to carry back to their young; British Library Royal 12 F xiii; folio 45r.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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22 mai 2013

L’araignée, une prédatrice habile et rusée

Cette habile et diligente ouvrière, aux pattes longues et effilées, s’élève le long du fil qu’elle a créé. Le fil produit par l’araignée n’a pas d’égal en légèreté et en solidité et les sucs qui lui servent à tisser sa toile sont abondants et ne s’épuisent jamais ! Mais sans sa toile, elle serait fort embarrassée pour manger. En effet, elle tend ses filets et attire dans sa trame les insectes qui viennent s’y fourvoyer. Si la proie est rebelle, elle l’entoure d’une grande quantité de fil pour en venir à bout sans peine et l’achever. Les araignées diffèrent dans leur forme, leur couleur et dans leur manière de filer. L’araignée domestique fait sa toile dans tous les recoins de la maison. La vagabonde saisit sa proie sans l’aide d’une toile et ne vit jamais au même endroit. Grande tisseuse, l’araignée des campagnes est dotée de longues pattes très utiles pour se déplacer dans les hautes herbes. Celle des jardins tisse à l’air une toile ronde et saute sur les mouches. La plus vorace et la plus redoutable est l’araignée des caves, au corps noir et velu qui fait son nid dans les vieux murs. C’est la seule qui ne craint pas la guêpe. Toutefois, la plus grosse, la plus hideuse et la plus effrayante des araignées d’Europe est sûrement la mythique Tarentule, très commune aux alentours de Tarente en Italie, qui plonge sa victime dans un état de profonde stupeur conduisant jusqu’à la mort. Autrefois, le seul remède connu pour guérir de sa morsure, était de danser frénétiquement la Tarentelle jusqu’à ce qu’on soit en sueur et hors d’haleine. Cette araignée ne file point de toile mais creuse un trou et se place à l’ouverture pour bondir sur ses proies. Dans l’obscurité, ses yeux brillent comme des diamants lumineux ! Selon le mythe, l’araignée serait née de la métamorphose d’Arachné, célèbre filandière, qui osa défier la déesse Athéna dans l’art de tisser. Offensée de cet affront, l’immortelle la changea en une fileuse araignée. Depuis, elle continue à ourdir sa toile en tirant de son corps des fils déliés. Les anciens regardaient l’araignée comme un présage funeste. Cependant, la tuer portait malheur et de nombreux remèdes étaient concoctés à base d’araignée. Elle était très estimée dans les fièvres intermittentes quand on l’écrasait sur les poignets. Enfermée vivante dans une noix et pendue au cou ou placée sur la partie atteinte, elle mangeait la maladie. Sa toile appliquée sur les plaies arrêtait les saignements. Elle était bonne aussi dans les coliques venteuses : si l’on en fricassait, à la grosseur d’un œuf, avec un peu de vinaigre et qu’on l’appliquait chaudement sur le nombril, elle provoquait la sortie des vents ! On dit encore aujourd’hui que l’araignée à un goût prononcé pour la musique, qu’elle est attirée par la lumière et qu’il faut toujours l’écraser du pied droit. La tuer le soir expose à de grands tourments et porte malheur. Celle que l’on croise le matin est un heureux présage. Aussi, n'ayez pas peur de la laisser grimper sur vos vêtements pour être riche dans peu de temps. Quand elle monte sur sa toile le matin, il pleuvra le lendemain, quand elle en descend il fera beau. Cette créature qui lie ses proies, nous inspire dégout et effroi par son aspect hideux et sa couleur sombre. Pourtant, l’araignée est inoffensive et utile. Elle nourrit les oiseaux et nous débarrasse des insectes volants et rampants. Et puis c’est une grande timide, elle se sauvera en vous voyant. Alors ne l’attrapez pas, laissez-la filer en toute tranquillité !

Quelques célèbres filandières :
La métamorphose d'Arachné en araignée, article

Les Parques, inexorables fileuses des destinées humaines, article

Kunstformen der Natur, 1904 - planche 66 - Arachnides par Ernst Haeckel.
 
 

MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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12 mai 2013

La Crapaudine, une pierre fabuleuse très convoitée par les jeteurs de sorts

Pierre des crapauds, Pierre du vertige… On prétend que les plus vieux et les plus gros crapauds possèdent dans leur tête la crapaudine, une pierre fabuleuse très convoitée par les jeteurs de sorts. Pour s'emparer de ce joyau qui guérit de tous les maux, les sorciers enveloppent l'animal, à l’exception de la tête, d’un drap rouge et l’exposent à toute l’ardeur du soleil dans un pot. Tourmenté par la chaleur et la soif, la pauvre bête expulse alors sa pierre enchantée. Toutefois, certains disent qu’elle ne se trouve pas dans la tête du crapaud mais qu’elle naît parmi les pierres et les rochers à la manière des champignons. Les anciens la mettaient au rang des pierres précieuses tant elle est rare et difficile à trouver. Très estimée, ils lui accordaient de grandes propriétés et enchâssaient la crapaudine dans des bagues pour éloigner la peste et les maladies malignes. Semblable à la couleur sombre du crapaud, on dit qu’elle est propre à résister à toutes sortes de venins. Ainsi, près du poison, elle change de couleur ! On assure qu’elle est très utile pour soigner certaines maladies, en particulier les vertiges. Broyée, mise en poudre et frottée doucement sur la peau, elle dissipe aussi les enflures causées par les morsures des bêtes venimeuses. Un secret pour éprouver une crapaudine : présentez-la devant un crapaud. Si l’animal entre en grande excitation et saute pour l’enlever, c’est un signe évident qu’elle est véritable !

Extraction et usage d'une Crapaudine - A wood carving by Johannes de Cuba,
published in "Hortus Sanitatis" on 21, October 1497.

 


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18 avril 2013

La Belette, un petit animal rusé doué de pouvoirs magiques

Petite belle, Dame belette, Petite marraine, La jolie bête, Belle dame, Petite fiancée… Fort vive et rusée, la belette est un petit mammifère carnassier au museau pointu et à la fourrure roussâtre qui mène une vie très active. Son corps fin et sa légèreté lui permettent de se faufiler par les fissures les plus étroites. Véritable fléau des basses-cours, elle vole les œufs et emporte les poussins un par un après les avoir mordu d’un coup de dents. Les poules sont pétrifiées de terreur quand elles entendent la belette. En hiver, elle habite ordinairement les greniers, les étables et les granges. En été, elle parcourt les champs et les prairies à la recherche de petits rongeurs à dévorer qu’elle poursuit jusque dans leur terrier. Grimpeuse agile, elle monte sur les arbres pour piller les nids et se cache dans les buissons pour attraper les petits oiseaux et les chauves-souris dont elle suce le sang. Parfois, elle est si hardie qu’elle s’attaque aux animaux plus gros qu’elle comme le chat avec qui elle se bat. On prétend aussi qu’il y a beaucoup d’antipathie entre la belette, le corbeau et la corneille parce qu’elle mange leurs œufs. Depuis l’antiquité la belette fait l’objet de beaucoup de croyances et de superstitions. Née d’une métamorphose, elle se nommait autrefois Galanthis. Suivante d’Alcmène, elle facilita les couches de sa maîtresse par une ruse mensongère, permettant ainsi la naissance d’Héraclès. Pour cette perfidie, Héra la changea en belette, la condamnant à faire ses petits par la bouche, instrument de son mensonge. Les anciens croyaient que son souffle était venimeux et qu’il faisait enfler la tête et le ventre des bêtes. On raconte encore aujourd’hui qu’elle vole la voix, que son regard fascine les lièvres et qu’elle vient manger le linge dans les armoires. Douée de pouvoirs magiques, elle use d’une herbe mystérieuse dont elle a le secret, qui lui permet de retrouver la santé et de résister aisément au venin des reptiles et des crapauds. Grâce à cette herbe enchantée, connue d’elle seule, la belette serait capable de redonner la vie et de combattre le dangereux Basilic au regard pétrifiant, créature mythique, mi-coq mi-serpent ! Animal de mauvais augure, sa rencontre serait un présage funeste autant que le chat noir. Si une belette vous coupe la route et part vers la gauche, elle annonce une mort prochaine. Jadis, sa chair était employée contre les poisons et les morsures de serpent. Son foie pris en poudre guérissait les vertiges, son cœur séché, mêlé à un peu de cire soulageait les maux de tête et sa cervelle soignait l’épilepsie. A la fois symbole de vie et créature maléfique, la belette a été de tous temps crainte et respectée par les gens superstitieux, de peur de s’attirer la vengeance de ce petit animal rusé et malicieux !

Image from page 149 of journal Die Gartenlaube, 1870.

 


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