zimzimcarillon
gravure ancienne
8 avril 2013

La Pie bavarde, un oiseau turbulent et malicieux

Jaquette, Agasse, Margot, Jacasse, belle rapineuse, Pica pica… On la dit bavarde, voleuse, rusée et curieuse, montrant de la malice et un certain penchant à la moquerie avec son babillage rauque et malfaisant. Cependant, la Pie est intelligente au moins autant que le corbeau. Talentueuse, elle imite le langage humain, aime prononcer des paroles et en apprendre. Elle contrefait la voix des bêtes, le son des instruments, chante à merveille et peut se laisser mourir de dépit lorsque sa langue ne peut imiter le son de nouveaux mots. La Pie fait des provisions et met beaucoup d’art à construire son nid en haut des grands arbres, qu’elle tapisse d’herbes douces à l’intérieur et d’épines à l’extérieur. Elle l’embellit avec des objets scintillants qu’elle dérobe, car la Pie a une passion pour tout ce qui brille. Quand son nid à été découvert par l’homme, elle transporte ses œufs ailleurs. Tendre avec ses petits, elle éloigne avec témérité les intrus et chasse à grands cris tous ceux qui osent s’approcher du nid. Du haut de son perchoir, elle surveille son territoire et dénonce les méfaits. Toutefois, c’est une pilleuse de nid, elle gobe les œufs des autres oiseaux dès qu’ils partent se restaurer et fait volontiers la guerre aux petits rongeurs. Autrefois, une Pie crucifiée dans une étable protégeait les bêtes des esprits malfaisants et quelques gouttes de son sang ressuscitaient les héros et aidaient à guérir certaines maladies. Manger de la Pie rendait vertueux et aiguisait la vue. En bouillon, elle soignait les manies et la mélancolie. Aujourd’hui encore, lorsqu’elle jase plus qu’à l’ordinaire on dit qu’elle annonce la pluie. En magie, on prétend que les sorcières prennent l’apparence d’une Pie pour se transporter dans les airs et qu’elles aiment les manger rôties. Les Pies évoquent la fable des orgueilleuses Piérides. Ces neuf sœurs, fières de leur nombre et de leurs talents, se comparaient aux Muses et osèrent leur disputer le prix du chant. Vaincues, elles s’emportèrent en invectives contre leurs rivales et ajoutèrent l’injure et la menace à leur audace. Les dieux les changèrent aussitôt en Pies. Sous cette forme nouvelle elles gardèrent leur incessant bavardage et leur vanité. La Pie qui jacasse et s’agite sans cesse, est un oiseau que l’on entend avant de le voir et son plumage noir et blanc aux couleurs changeantes révèle son ambivalence. En effet, c’est un bien vilain défaut que de vouloir trop parler, d’étourdir sans réfléchir, de ressasser les paroles d’autrui dont on tire mille choses pour le mal que l’on veut faire !

Magpie des oiseaux néerlandais décrits par Cornelius Nozeman,
et édité par Jan Christiaan Sepp, libraire, 1770.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

6 avril 2013

L’escarboucle, une pierre précieuse fabuleuse

Très estimée par les anciens qui lui accordaient des propriétés magiques, l’escarboucle est une pierre d’un incarnat si vif et si étincelant qu’elle brille sous les vêtements ! Consacrée au Soleil, elle orne le palais de cet astre à cause de sa couleur rouge flamboyante incroyablement lumineuse. La clarté exceptionnelle qui se dégage de cette pierre, la fait luire comme un charbon ardent dans l’obscurité quand elle est exposée longtemps aux rayons de l’astre du jour ou à la clarté de la lune. L’escarboucle, nommée aussi draconitite, est la pierre qui brille pendant la nuit au front des vouivres et des dragons laissant une longue trainée de feu aveuglante que les yeux des humains ont peine à supporter. Enchanteurs et magiciens endorment ces derniers et les décapitent pour leur ravir cette pierre magique plus fabuleuse encore que le dragon lui-même. Cependant, prenez garde car elle engendre la mort de celui qui cherche à s’en emparer. Autrefois, elle rendait invulnérable les chevaliers du moyen-âge dont l’écu s’ornait en son milieu d’une escarboucle. Cette pierre si singulière, qui se développe pendant les éclipses de lune, à des vertus et des usages extraordinaires. Chassant les mauvaises pensées, elle éveille l’esprit et détourne le regard des méchants. Elle préserve de la peste, guérit de la jaunisse, de la goutte et du mal d’yeux et procure des songes agréables. Cependant, elle prédit infortune et malheurs en perdant de son éclat et de sa couleur. Les esprits aériens craignent l’escarboucle et l’évitent car leurs pouvoirs s’amenuisent quand ils sont près d’elle. La mystérieuse escarboucle au pouvoir éclairant, que nul homme ne peut atteindre et que nulles ténèbres ne peuvent éteindre, retient en elle une lumière admirable qui répand mille feux d’un éclat merveilleux !

 

Escarboucle : nom que les anciens donnaient au rubis et à toutes les pierres précieuses brillant d’un vif éclat rouge et dont ils ont dit beaucoup de merveilles.

Livre des Propriétés des Choses. Liber de proprietatibus rerum
Barthélémy l'Anglais (12..-1272), auteur
Jean Corbichon (13..-14..), traducteur
Moyen-âge
Manuscrits à peinture
BNF, Manuscrits occidentaux, français 134, fol. 262v

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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4 avril 2013

Le miel, nourriture des dieux

Bienfait de la nature, don du Ciel, sirop de vie, nectar divin, rosée des astres, liqueur dorée… Par sa nature solaire, sa douceur et sa vertu à guérir les mortels, le miel évoque la sagesse divine et la vie éternelle. Il était réputé autrefois comme une substance merveilleuse et l’abeille comme une créature sacrée. Fort estimé chez les anciens, le miel était considéré comme une panacée, un baume salutaire purifiant l’âme et l’esprit qui prolongeait la vie et adoucissait les sentiments. La cire d’abeille servait d’emplâtre, on l’employait pour soigner les tumeurs et les plaies. Le miel entrait dans un grand nombre de préparations et dans la fabrication de l’hydromel, une boisson excellente qui fortifiait l’estomac et apportait santé et joie. On dit que le miel est un nectar divin qui confère l’immortalité. Première nourriture de Zeus, il était donné en offrande aux dieux et aux morts pour les honorer. Les libations dédiées à Hadès, souverain du sombre empire, étaient composées de miel. Quant aux abeilles, bonnes et diligentes ouvrières au corps brillant et au dard fort piquant, elles sont des messagères ailées, transportant dans un vol céleste, l’âme des défunts vers l’autre monde...


Plusieurs choses contribuent à faire un miel doux et savoureux ; la chaleur et la pureté de l’air, la nature des fleurs, la bonté des abeilles et leur admirable labeur !

Illustration du Tacuinum sanitatis XIVème siècle - Une ruche.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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2 mars 2013

Picus, Canente, la magicienne Circé et le pivert

Autrefois, Picus, fils de Saturne et roi d’Italie, était un ardent chasseur qui avait une grande passion pour les chevaux et la chasse. Sa beauté captivait toutes les divinités de la forêt, cependant, une seule eut son amour ; Canente, fille de Venilia et de Janus au double visage. Belle de mille appâts, elle était célèbre par sa voix et ses chants admirables capables d’animer les arbres et les rochers, de suspendre le cours des eaux ou de fixer le vol des oiseaux. Un jour, tandis qu’elle faisait retentir sa voix mélodieuse, Picus partit chasser le sanglier vêtu de sa chlamyde pourpre attachée par une agrafe d’or. Ce même jour, Circé, fille du Soleil, cherchant de nouvelles herbes pour ses enchantements, quitta son île pour parcourir les mêmes vallons fertiles. Cachée derrière les broussailles, elle aperçut le chasseur et de surprise laissa tomber les herbes qu’elle tenait à la main. Subjuguée par la beauté du jeune homme, une flamme nouvelle s’alluma dans son cœur. Revenue de son trouble, elle décida de courir vers lui et de lui déclarer son amour : « tu ne m’échapperas pas, dit-elle, si toute les vertus de mes plantes ne sont pas évanouies ! ». En disant ces mots, elle fit apparaître dans un bois épais l’ombre d’un sanglier. Abusé, Picus sauta de son cheval et s’enfonça dans les profondeurs de la forêt à la recherche de la proie imaginaire, comme Circé le voulait. Elle murmura alors de mystérieuses paroles qui voilèrent de sombres nuages le front brillant du Soleil. De noires vapeurs se dégagèrent soudain de la terre et l’escorte du roi se perdit dans un brouillard inquiétant surgit de toute part. Circé choisit le moment favorable, s’approcha de Picus et dit : « Ô toi le plus beau des mortels qui par tes charmes force une déesse à tomber à tes pieds, ne méprise pas l’amour de Circé, fille du Soleil qui éclaire l’univers, laisse-toi toucher par mes prières ! ». Mais Picus repoussa les avances de Circé et dit : « Qui que tu sois, je ne peux être à toi car une autre me possède. Tant que la fille de Janus vivra, je lui garderai une inviolable fidélité ! ». Vingt fois Circé supplia le jeune prince et vingt fois il la repoussa. Circé en amante outragée s’écria avec fureur : « Tu te repentiras de m’avoir offensée et ton audace sera châtiée ! ». Sur ces mots elle se tourna trois fois vers l’Orient et trois fois vers l’Occident, toucha le jeune prince de sa baguette enduite de poison en prononçant des paroles magiques. Picus s’enfuit, mais s’étonna dans sa fuite de s’élever dans les airs ! Il se chercha, vit avec horreur ses ailes nouvelles et se mêla avec dépit au peuple des oiseaux. Depuis, il blesse à coups de bec les rameaux. Pour avoir résisté à l’amour de Circé, Picus s’est métamorphosé en un Pivert, un oiseau hardi et fier au plumage resplendissant d’or aux couleurs variées. On dit que sous cette forme, il rendait les oracles et prédisait l’avenir à ceux qui l’interrogeaient. Quant à Canente, elle se réfugia dans la forêt profonde, accablée de chagrin et de douleur. Couchée sur un tapis de mousse et de fleurs, elle exhala ses derniers soupirs, sa douce voix se dissipa en une vapeur légère et s’évapora dans les airs !

Picus et Circé, Fables choisies tirées des Métamorphoses d'Ovide, 1878. Gravure : Bernard Picart.

C’est encore la magicienne Circé que nous trouvons sur notre gravure ;
elle touche de sa baguette un jeune homme qui tient en main sa lance et semble vouloir fuir. Celui-ci est pourvu de grandes ailes qui ne sont que le commencement d’une métamorphose, car Picus, le héros de cette fable, va être changé en oiseau pour avoir résisté aux offres de Circé, et gardé à son épouse Canente une inviolable fidélité.


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15 février 2013

La métamorphose d'Actéon en cerf

Actéon, fils d’Aristée et petit fils de Cadmus, était un chasseur habile et intrépide. Un jour, après une longue chasse fructueuse sur le mont Cithéron couvert du sang et du carnage des animaux, Actéon rappela ses compagnons hors d’haleine, dispersés sur les sentiers escarpés et les invita à poser les armes et à se reposer. Actéon, quant à lui, s’engagea dans un bois, laissant ses pas incertains le guider dans ces lieux inconnus. Là, s’étendait une vallée couverte de pins et de cyprès consacrée à Diane. Dans l’épaisseur de la forêt, s’ouvrait un antre ombragé, lieu cher à la divine chasseresse, arrosé d’une source aux eaux limpides, aux rives verdoyantes, où elle aimait délasser ses attraits en compagnie des nymphes qui l’entouraient. Actéon entraîné par la destinée, parvint à l’endroit où Diane se baignait. L’imprudent pénétra dans le temple de la déesse et vit ce que nul mortel ne devait voir. Les nymphes, honteuses de leur nudité, remplirent la forêt de hurlements et se pressèrent autour de la chaste déesse pour cacher sa vertu en faisant un rempart de leurs corps. Mais Diane plus grande qu’elles, les dominait encore. Exposée ainsi au regard de cet homme, son teint pris la couleur pourpre de l’aurore. Elle détourna son visage en songeant à son arc et ses flèches rapides laissés sur la rive. Soudain, elle s’arma de l’eau qui coulait sous ses yeux et la jeta au visage de l’audacieux en disant ces mots : « Fuis maintenant et va dire, si tu le peux, que tu as vu Diane paraître sans voile sous tes yeux ! ». Sans le menacer davantage, elle donna à l’indiscret une tête de cerf aux larges bois. Son cou s’allongea, son corps se couvrit d’un beau pelage tacheté, ses mains se changèrent en pieds et ses bras en jambes effilées. A ces changements, Diane ajouta la crainte et lui laissa la raison. Le chasseur effrayé prit la fuite et s’étonna de sa légèreté et de la rapidité de sa course. Dans le miroir des eaux, il vit sa forme nouvelle et cria sa peine, mais sa voix se perdit dans un gémissement plaintif. Au loin, il entendit d’innombrables abois, une meute impitoyable se lançait à sa poursuite emportée par l’ardeur de la proie. Actéon ne savait plus où aller et fuyait les siens qui ne pouvaient le reconnaître. Il tomba à genoux et d’un ton suppliant dit : « Je suis Actéon votre maître ! », mais ses paroles n’étaient pas celles d’une voix humaine. Les chiens qui l’encerclaient maintenant, plongèrent leurs dents dans le corps de leur maître et le mirent en lambeaux. La témérité d’Actéon, due au hasard, fut sans nul doute trop punie. Cependant, quand il exhala son âme, on dit que son châtiment fut digne de la vengeance et de l’austère chasteté de Diane ! 

 

La métamorphose d'Actéon en cerf, planche 24 - Fables choisies tirées des Métamorphoses d'Ovide, 1878.
Gravure : Bernard Picart.


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16 janvier 2013

Les Filles de Minée changées en chauves-souris

Habiles à faire de beaux ouvrages et ardentes au travail, les Filles de Minée étaient au nombre de trois : Alcithoé, Leucippé et Arsinoé. Cependant, elles méprisaient le culte de Bacchus et osaient lui contester sa naissance immortelle. Un jour, pendant que tous les Thébains se rendaient à la fête pour rendre honneur à Bacchus, le prêtre qui présidait à la cérémonie nouvelle, leur annonça que ce dernier se vengerait sans pitié. Mais, à l’ombre de leur toit, les Minéides continuèrent à tisser sans relâche de leurs doigts agiles, refusant d’abandonner leurs travaux. Soudain, des bruits de flûtes, de tambours et de trompettes parvinrent à leurs oreilles et une odeur de myrrhe et de safran embauma toute la pièce, ce qui les étonna vivement car elles ne virent personne. Puis, tout à coup, ce qui parut incroyable, leurs trames devinrent peu à peu verdoyantes comme le lierre, leurs fuseaux s’entourèrent de pampre laissant place au thyrse et le fil prit la teinte pourpre du raisin. Tandis que le jour finissait, que la nuit étendait sur la nature son voile gris et que l’air s’emplissait d’horribles hurlements, elles virent briller de toute part des torches flamboyantes éclairant les murs d’ombres terrifiantes. Fuyant devant la lumière, les sœurs sacrilèges cherchèrent les lieux les plus secrets pour se cacher. Pendant leur fuite, leurs membres se rétrécirent et une fine membrane enveloppa leurs bras, leurs corps devinrent noirs et velus. Sans le secours d’un plumage, elles s’élevèrent vers le plafond où elles restèrent suspendues. Elles voulurent exprimer leur douleur mais leurs voix ne furent plus qu’un son aigu. Les filles rebelles de Minée autrefois si fières se changèrent en d’ignobles créatures ennemies du jour. On dit que les chauves-souris n’aiment point les forêts comme les autres oiseaux et ne volent qu’à la tombée de la nuit en fuyant la lumière qu’elles ont en horreur. Depuis, elles hantent les toits de nos maisons, le creux des vieux murs et les antres sombres et mystérieux. Pour avoir filé un jour de fête, ces filles obstinées et impies furent changées en chauves-souris !

 

Compagnes du nocturne Vesper, on les nomme aussi Vespérides. Ce dieu préside au matin, sous le nom de Lucifer ; et au soir, sous le nom de Vesper. Vespertilio est un genre de chauves-souris.

 

Article : La chauve-souris, créature de mauvais augure

Les Filles de Minée - Illustration de Jean-Baptiste Oudry

Gravure réalisée par Jacques Ménil d'après un dessin de Jean-Baptiste Oudry représentant la fable Les filles de Minée (fable 28 du livre XII). Cette gravure est parue dans l'édition complète des fables de La Fontaine, parue en quatre tomes chez l'éditeur Desaint & Saillant, rue saint Jean de Beauvais à Paris, 1755-1759.


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7 décembre 2012

La Baguette magique, l’instrument obligé des fées, des sorcières, des enchanteurs et des devins !

Il y a bien longtemps, HécateCircé et Médée, les magiciennes les plus redoutées de l’antiquité employaient une baguette pour accomplir des métamorphoses et agir sur les éléments en déchaînant les tempêtes et les vents. Depuis, c’est l’arme obligée des fées, des sorcières, des enchanteurs et des devins avec laquelle ils opèrent les plus grands prodiges. La baguette magique est l’apanage des fées marraines qui influencent fortement la destinée humaine et dispensent à leur gré les dons, les richesses et le bien. Symbole de leur puissance surnaturelle, la baguette magique endort ou réveille à volonté les gens ou suspend le temps comme dans la belle au bois dormant. De leur baguette merveilleuse, elles changent les citrouilles en carrosse, les animaux en aimables serviteurs et les vieux haillons en habits d’or et de pierreries comme dans cendrillon. Mais il jaillit parfois de certaines baguettes toutes sortes de maléfices. Ces baguettes malfaisantes sont remises par le diable en personne aux sorciers et aux sorcières lors de leur premier sabbat. Ensemble, ils tracent des cercles sur la terre pour appeler les démons et lancent dans les airs toutes sortes de malédictions. Quelques unes sont divinatoires comme la baguette des sourciers ordinairement coupée dans un rameau fourchu en bois de coudrier. On lui attribue des vertus surprenantes comme celles de découvrir les eaux, les secrets, les trésors cachés sous terre et les métaux et parfois même les voleurs et les meurtriers. Aussi, par une force naturelle cette baguette s’anime et tourne dans la main en s’inclinant vers la terre comme un aimant. On dit que la vraie baguette magique doit être parfaitement droite et taillée dans une pousse de l’année de bois de noisetier, d’amandier, d’aubépine, de chêne, de saule, de sureau ou de pommier. Pour accroître sa puissance on l’orne à son extrémité d’un cristal miroitant où sont gravés des formules secrètes et des enchantements. Ce rameau long d’une coudée, doit être coupé de la main gauche avec une faucille d’or dès que le soleil paraît ou se couche sur l’horizon sans oublier de prononcer quelques incantations : « Toi morceau de bois, baguette des prêtresses d’autrefois, par ma volonté et le charme opéré, réveille-toi et deviens baguette divinatoire afin de me révéler tout ce que je veux savoir ! ». Qu’il en soit ainsi !

Circé par Gio Francesco Barbieri dit le Guerchin, 1590/1666. 

 

Circé est représentée avec ses attributs de magicienne, au moment où elle a résolu la mort de son mari. Le vase qu'elle tient renferme le poison qu'elle veut lui donner. Ses yeux semblent s'arrêter sur le livre de ses enchantements que l'on voit placé sur une table à côté d'un autre vase. Dans sa main droite elle tient sa redoutable baguette magique avec laquelle elle opère les plus grands prodiges.

 


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1 décembre 2012

La belle au bois dormant

« Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la Princesse. 
- Je file, ma belle enfant, lui répondit la vieille qui ne la connaissait pas.
- Ha ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ? Donnez-moi que je voie si j'en ferais bien autant. »
Elle n'eut pas plus tôt pris le fuseau, que comme elle était fort vive, un peu étourdie, et que d'ailleurs l'Arrêt des Fées l'ordonnait ainsi, elle s'en perça la main, et tomba évanouie... 

La belle au bois dormant est blessée d'un fuseau, instrument de la Parque Clotho qui tient le fil des destinées humaines.

La Belle au bois dormant de Charles Perrault illustré par Gustave Doré - 1897
La Belle au bois dormant sur le point de se piquer le doigt, un conte de Charles Perrault, illustration de Gustave Doré1897.


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18 novembre 2012

Les Faunes, créatures champêtres et bucoliques !

Ces êtres bons et gentils, qui se nourrissent de racines et de fruits, conversent avec les arbres et les animaux et vivent dans les bois et les forêts enchantées près des nymphesMi-homme mi-bouc, les faunes ont l'apparence d’un jeune homme robuste et agile. Ils ont une queue frisée, des sabots et des oreilles pointues. Leur front couronné de pin et d'olivier sauvage est orné de petites cornes. Les faunes ne sont pas immortels mais sont dotés d'une grande longévité. Ils inspirent les humains pendant leur sommeil et protègent les troupeaux des loups. Un brin malicieux, ils aiment égarer les promeneurs dans la forêt, mais sans méchanceté. Le faune joue de la flûte de Pan et mène une existence de loisirs et de plaisirs en parcourant les forêts et les prés verdoyants. Il aime poursuivre les nymphes farouches et craintives et les séduire avec ardeur, provoquant chez ces dernières un trouble enchanteur !

 

Au son de la flûte de Pan les clairières s’animent, attirant les nymphes
et les beautés divines !

Des créatures issues des mythes antiques. Illustration (détail)
de 
Friedrich Justin BertuchKinderbuch Fabelwesen 2, 1806.

 


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2 novembre 2012

Les terribles juments de Diomède

Ces juments furieuses qui vomissaient le feu et crachaient des flammes par les naseaux étaient au nombre de quatre. Nommées Podargus, Lampus, Xanthus et Dinus, elles étaient si indomptables et si fortes qu’on devait les tenir avec des chaînes et des brides de fer. Cette terrible cavale appartenait à Diomède, roi impitoyable de Thrace, fils d’Arès et de la nymphe Cyrène. On prétend qu’il les nourrissait de chair humaine et leur donnait à dévorer, dans des mangeoires d’airain, le corps de ses hôtes et de tous les malheureux étrangers de passage qui avaient le malheur de tomber entre ses mains. On pouvait voir avec horreur, le sol des écuries jonché d’ossements et de membres déchiquetés par les redoutables juments. Cependant, Héraclès reçut l'ordre d'Eurysthée, roi de l’Argolide et le pire ennemi du héros pendant ses douze travaux, de dérober les animaux anthropophages pour son huitième travail et de les ramener dans l’antique cité de Mycènes. Héraclès s’empara sans peine des juments qu'il confia à Abdère, son fidèle écuyer, pendant son combat avec le tyran de Thrace. Mais ce dernier ne put les maîtriser et fut déchiqueté par l'effrayante cavale. Accablé de tristesse devant les restes de son jeune ami, il assomma Diomède et s'empara des juments féroces qu’il rendit obéissantes en les rassasiant avec le corps de leur maître moribond. On dit qu'aussitôt elles redevinrent dociles et herbivores. Héraclès amena les juments à Eurysthée qui les consacra à la déesse Héra !

Diomède dévoré par ses chevaux (détail), 1865 - Gustave Moreau.

 


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30 octobre 2012

La licorne, symbole de lumière et de pureté

Remarquable par sa grâce et sa beauté, sa force et son agilité, on reconnaît la licorne à sa robe immaculée, sa longue corne torsadée sur le front et sa barbichette qu'elle porte sous le menton. On prétend que son sabot fendu dur comme de l'acier est si tranchant qu'elle peut se battre contre un éléphant. La Licorne, qui paraît d’une nature très farouche, redoute l'homme et le fuit. Elle vit dans des lieux inaccessibles et secrets et se nourrit d’herbes douces et des plantes les plus pures. Très difficile à attraper, cet animal sylvestre se laisse mourir de tristesse en captivité, ce qui la rend impossible à dompter. Toutefois, certains chasseurs affirment que sa capture peut se faire à l'aide d'une jeune fille vertueuse. Attirée par la beauté et la pureté de la demoiselle, cette merveilleuse créature se laisse approcher. Les chasseurs s'emparent alors de la pauvre bête qui aura les flancs transpercés de leurs lances. Symbole de lumière et de pureté, la Licorne a le pouvoir de neutraliser les venins grâce à la flamboyante corne dont elle est dotée. Quand elle se penche pour se désaltérer, sa corne aux propriétés extraordinaires effleure l'onde et la purifie instantanément de toutes sortes de poisons. On prétend qu'à l’aide de quelques fragments de cette mystérieuse corne, on peut chasser des eaux araignées, scorpions, serpents venimeux et vilains crapauds !

 

Licorne merveilleuse tu foules la forêt et dans ta mystérieuse corne tu portes ton secret ! 

Détail du panneau gauche du Jardin des délices de Jérôme Bosch (1503/1504),
montrant des licornes purifiant les eaux.

 

Selon Hildegarde de Bingen dans "Le livre des subtilités des créatures divines" : "Régulièrement, une fois par an, la licorne se rend vers la terre qui contient le suc du paradis, et elle y cherche les meilleures herbes, les foule du pied et les mange ; elle en tire beaucoup de force, et c'est pour cela qu'elle fuit les autres animaux."...

 


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10 octobre 2012

Les Lavandières de nuit, la plus sinistre des visions de la peur !

Voici, selon nous,
la plus sinistre des visions de la peur. C’est aussi la plus répandue ; je crois qu’on la retrouve en tous pays.

Autour des mares stagnantes et des sources limpides, dans les bruyères comme au bord des fontaines ombragées dans les chemins creux, sous les vieux saules comme dans la plaine brûlée du soleil, on entend, durant la nuit, le battoir précipité et le clapotement furieux des lavandières fantastiques... 

"Légendes rustiques" George Sand

 

A la pleine lune, on entend parfois, près des lavoirs abandonnés ou de quelques vieilles mares oubliées, des murmures et des chants lugubres venant d’étranges silhouettes pâles. Ce sont les Lavandières de nuit, âmes des mères infanticides qui chantent et lavent sans fin les langes mortuaires des enfants qu’elles ont tués. Ces créatures fantomatiques qui n’apparaissent qu’aux hommes, hantent les campagnes entre le coucher et le lever du soleil. Elles sont condamnées à blanchir les suaires de leurs petites victimes dans l'attente d’être libérées. Gardez-vous bien d’observer ou de déranger ces sinistres laveuses. Cependant, si vous vous laissez subjuguer par leur chant, elles vous obligeront alors à tordre leur linge blanc qui s'enroulera autour de votre corps et le videra de tout son sang. Si vous refusez, vous serez noyés dans le lavoir à grands coups de battoirs. Pour rompre le maléfice, tordez le linge dans le sens opposé à celui des Lavandières de nuit. Il vous faudra lutter jusqu'aux premières lueurs du jour pour échapper à la mort !

Lithographie des "Légendes rustiques" de George Sand, 1858, Paris, bibliothèque des Arts décoratifs. 
Illustration de Maurice Sand

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

2 octobre 2012

Lubins et Lupins, esprits chagrins, rêveurs et stupides !

Les Lubins (ou Lupins) sont des animaux fantastiques qui, la nuit, se tiennent debout le long des murs et hurlent à la lune. Ils sont très peureux, et si quelqu'un vient à passer, il s'enfuient en criant : Robert est mort, Robert est mort !

Lithographie des "Légendes rustiques" de George Sand, 1858, Paris, bibliothèque des Arts décoratifs.
Illustration de Maurice Sand

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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28 septembre 2012

La nymphe Aréthuse métamorphosée en une source aux ondes profondes

Aréthusevouée toute entière à la déesse Artémis, préférait sans compter les plaisirs de la chasse aux peines de l’amour. Cette nymphe libre et habile, fatiguée de lancer ses filets et ses appâts, rencontra un jour en Elide une onde claire et limpide et s’y baigna. Le dieu fleuve Alphée la vit, l’accueillit dans les bras de ses eaux fraîches et vives et dans l’instant l’aima. Tandis qu’elle plongeait et nageait avec délice, elle entendit un murmure et sentit un léger frémissement sur son corps, qui la remplit d'effroi. Apercevant une ombre, elle s’échappa nue sur la rive et se lança dans une course craintive à travers bois. Alphée, sous les traits d’un chasseur, la poursuivit et crut la saisir. Mais dans sa fuite la nymphe implora le secours d’Artémis qui l'entoura d’une épaisse nuée, dérobant ainsi à la vue d’Alphée sa vertu et sa nudité. Cependant, porté par son amour, le dieu fleuve continua sa poursuite effrénée. La naïade essoufflée frémit et sentit ses forces la quitter. Soudain, sa chevelure humide se distilla en une multitude de gouttes de rosée, son corps fondit et l’onde naquit sous ses pieds. Aréthuse se transforma en une source profonde. La déesse Artémis ouvrit alors la terre pour que la naïade suive son cours sous la mer et rejaillisse en fontaine dans une île lointaine. Alphée reprit sa forme de fleuve et suivit le cours de la nymphe. Roulant ses flots sous l'Océan, sans prendre d'amertume, il s’unit et se mêla à l'onde douce et pure de la belle naïade. On prétend aujourd’hui encore, qu’un morceau de bois ou des fleurs jetés dans l'Alphée en Grèce réapparaissent dans la fontaine d'Aréthuse en Sicile !

La nymphe Aréthuse par Charles Alexandre Crauk, 4e quart du 19ème siècle.
 

La nymphe Aréthuse rencontre la majestueuse Déméter

Pendant son long voyage au cœur de la Terre, Aréthuse rencontre la majestueuse Déméter en proie à une immense douleur. Errante et vagabonde, la déesse de la terre et des moissons cherche sa fille Perséphone et la pleure depuis neuf jours et neuf nuits déjà. Voyant cette mère désespérée, la naïade lui révéle la destinée de sa fille devenue l'épouse d’Hadès au royaume des ombres...

 

Article : "l'hiver, symbole du désespoir de Déméter et la naissance des saisons"

Ceres and Arethusa. Arethusa pleads for earth and mankind, which Ceres is cursing. In the background dying cattle and peasants. Engraving by Vincenz Grüner, 1791.


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27 septembre 2012

Fables du paysage flamand à Lille

L’exposition-évènement de l’automne

Cette exposition révèle le caractère merveilleux et fantastique de ces paysages du XVIème siècle qui suscitent aujourd’hui encore fascination, effroi ou questionnement. A cette époque, les artistes flamands inventent une nouvelle manière de peindre, attachante et inventive, aux frontières du réel et de l’imaginaire. La nature devient le lieu de tous les mythes, de toutes les fables, les arbres et les rochers sont anthropomorphes, les créatures les plus étranges côtoient les hommes absorbés par leurs occupations quotidiennes. Dans ces mondes hybrides se dessine pour le spectateur un chemin de vie ; le paysage devient le lieu de passage entre la réalité sensible et le monde spirituel. Dans ces images où se mêlent la foi chrétienne et les superstitions populaires, où se rencontrent le beau et le bizarre, le merveilleux et le monstrueux, la nature s’écrit dans un langage symbolique dont nous ne détenons plus tous les codes, et nous emmène dans un monde qui nous dépasse, cosmique, légendaire et infini. L’originalité et la puissance de ces images, signées par des maîtres reconnus tels que Bosch, Brueghel, Bles, Bril ou Patinir, mais aussi par des artistes moins connus, mais néanmoins brillants comme Mandijn, ou de Keuninck, se révèlent dans leur composition d’ensemble comme dans le détail et repoussent la réalité du paysage au-delà du visible, jusqu’au fantastique.

EXPO FANTASTIC

du 07 octobre 2012 - 14 janvier 2013
au Palais des Beaux Arts de Lille


Découvrez l'univers de la photographe Cécile Decorniquet


 

10 juin 2012

Orphné, Déméter, Ascalaphe et la naissance du hibou

Nymphe du lac d’Averne, Orphné était l’une des plus belles divinités. Elle épousa le dieu fleuve Achéron, aux sombres rivages et aux flots amers, que Zeus précipita dans le Tartare pour avoir étanché la soif des Titans. Des amours d’Orphné et de l'Achéron, naquit Ascalaphe qui devint l'intendant des mines d'Hadès et son fidèle officier. Après l’enlèvement de sa fille Perséphone par le souverain des morts, Déméter, déesse nourricière, conjura Zeus de lui rendre sa fille. Sensible à sa peine, il accepta le retour de Perséphone pourvu qu'elle n’ait rien mangé dans le vaste empire des morts. Cependant, les lois du Destin en décidèrent autrement. Ascalaphe rendit impossible le retour de la jeune déesse sur Terre en dévoilant à Zeus avoir vu Perséphone rompre son jeun imposé par les Parques, en portant quelques grains de grenade à ses lèvres. Les termes de l'accord furent donc changés, et le roi des dieux décida que Perséphone devait passer six mois de l’année dans les ténèbres éternelles près d'Hadès son mari et l’autre moitié sur Terre en compagnie de sa mère. Indignée de cette indiscrétion, Déméter vengea sa douleur en jetant de l'eau bouillante du Phlégéthon à la figure du cruel délateur, le changeant aussitôt en hibou. La déesse Athéna prendra sous sa protection cette sinistre créature aux funestes présages et aux cris lugubres qui veille la nuit et l'avertit au moindre bruit !

Ascalaphus is turned into an owl. Engraving by Johann Ulrich Krauß, 1690.


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8 juin 2012

Téthys, mère des nymphes Océanides

Née des amours du Ciel Ouranos et de la Terre Gaïa, Téthys appartient à la famille des Titanides. Elle épouse son frère l'Océan et devient mère des trois mille nymphes appelées les Océanides et des trois mille dieux fleuves. Bienveillante, elle symbolise la fertilité, l'abondance et la richesse marine. Tout le jour, elle arpente son empire sur un char tiré par des chevaux marins. Ses filles, aux cheveux perlés de nacre et de roses marines flottants au gré de l’onde et du vent, la suivent, entourée de joyeux Tritons et de dauphins bondissants. On dit que chaque soir sur l’horizon, le Soleil descend et se couche près de Téthys après avoir réchauffé l'univers de ses rayons flamboyants. Rhéa sa sœur, lui confiera l’éducation de sa fille Héra, qui deviendra l'épouse de Zeus et reine de tous les dieux de l'Olympe. Nymphes des profondeurs marines et sœurs des dieux fleuves, les Océanides sont les gardiennes des eaux terrestres et souterraines qui couvrent et entourent la vaste terre. Elles veillent sur les gouffres écumants, les rivières, les fleuves, les ruisseaux, les fontaines et les cascades qui précipitent leurs flots à grand bruit. Zeus leur donnera la noble mission, avec l’aide du dieu Apollon, de guider et de protéger la santé des jeunes gens de l'enfance à l'adolescence. Ces filles de l’Océan peuvent se targuer d’une grande influence sur la postérité divine, en devenant pour certaines d’illustres déesses !

Les Oceánides de Gustave Doré, 1860.


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21 mai 2012

Qui a peur du grand méchant loup ?

Il aime la chair fraîche et dévore les petits enfants tout cru ! Féroce et terrifiant, le Loup sauvage vit dans l'ombre des vastes forêts et cherche ses proies en se pourléchant les babines. Cette bête carnassière dotée d'un long museau, d'oreilles pointues et de grandes dents pour satisfaire son appétit sanglant, a des yeux qui brillent dans la nuit sans lune. Il y a fort longtemps, pendant les terribles hivers de famine, le Loup affamé sortait des bois en quête de sa maigre pitance, causant de grands ravages dans les troupeaux pour apaiser sa faim. Rôdant en meute errante et famélique, il s'approchait dangereusement des agneaux innocents et des pauvres gens qu’il terrorisait de ses hurlements. Si vous rencontrez un Loup à l’orée d'un bois, ne discutez jamais avec cet animal fourbe et rusé ; il vous charmerait et vous emporterait dans sa tanière au cœur de la forêt, pour vous manger !

« En passant dans un bois elle rencontra compère le Loup »

Le Petit Chaperon Rouge - Illustration de Gustave Doré de 1867
Le Petit Chaperon Rouge - Illustration de Gustave Doré de 1867.


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20 mai 2012

Les hippocampes, chevaux marins aux sabots d'airain

Jaillissant dans un tourbillon d’écume et de vent, ces chevaux marins aux sabots d'airain et à la queue de poisson, tirent le char d'Amphitrite et de Poséidon, qu’ils entraînent dans une course rapide sur la toute la surface de la mer. Le majestueux cortège est entouré des Néréides montées sur des dauphins et des tritons soufflant dans leurs conques pour annoncer, avec fracas, la présence de la déesse et du dieu de la mer et des eaux. Ces créatures étranges à l'apparence mi-chevaline et mi-marine, ont l'encolure, la tête et les antérieurs d’un cheval pourvu de pieds fourchus. Dotés de deux grandes ailes placées avec élégance au milieu d’un corps verdâtre, leur croupe se termine par une longue queue serpentine recouverte d'écailles. Symboles du dernier voyage, les hippocampes servent de montures aux âmes qui passent dans l'autre monde. Ils ont pour mission, avec l'aide du dieu Hermès, de conduire les défunts par-delà les mers, pour se rendre au sombre séjour. Monture favorite des néréides et des tritons, les hippocampes sont aussi attelés au char de l'immortel Protée. Doué du don de prophétie et du pouvoir merveilleux de se métamorphoser, ce « Vieillard de la mer » est l'esclave et le gardien des troupeaux de phoques de Poséidon. Parfois, on peut apercevoir à l'horizon, le somptueux cortège d'Amphitrite et de Poséidon, environné d'une foule de créatures marines et de drôles de chevaux qui font voler son char sur les flots !

L'hippocampe est un animal psychopompe : il a pour mission d’accompagner et de guider les âmes, la nuit de leur mort, vers l’autre monde, comme le cheval, le loup, le dauphin, le phoque, le chien, la chouette, le moineau et le corbeau...

The Greek gods, Neptune - Wenceslas Hollar, 1607/1677.

 


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2 mai 2012

L'Hippogriffe, monture des magiciens et des preux chevaliers

On prétend que cette merveilleuse créature, indomptable au joug et au collier, est la monture des magiciens, des nobles héros et des preux chevaliers. Fruit des amours d'un griffon et d'une jument, l'hippogriffe a les pieds armés d’ergots et de serres tranchantes. Il est doté d’un plumage flamboyant et d’une tête semblable à celle de l'aigle avec des yeux perçants de couleur orange. Son corps est celui d'un cheval où sont attachées de vastes ailes extraordinairement puissantes, capables, dans un vol vertigineux, d'emporter son cavalier par-delà les nuages et parfois même, jusque sur la lune. Cette monture ailée de nature si particulière, s’élève comme l’aigle, au plus haut dans le ciel vers les étoiles et broute dans les prairies comme un cheval. Coursier fabuleux de l’épopée chevaleresque, les héros et les vaillants chevaliers l’utilisaient pour faire de rapides voyages aux confins du monde. Cet animal que l'on confond parfois avec le griffon, habite les froides contrées des Monts hyperboréens. L’hippogriffe est difficile à approcher et peut se révéler malicieux et difficile à manier. Il faut faire preuve de beaucoup de patience et de persévérance avant qu’il ne se laisse chevaucher. Quelquefois, il emporte son cavalier au gré des vents et de ses caprices, là où il lui plaît d'aller. Cependant, le cheval et l’oiseau sont ici si habilement et naturellement réunis que l’on en oublie souvent le caractère fabuleux de cet animal chimérique conçu par les poètes, la rêverie et la fantaisie !

L'hippogriffe d'après un dessin de Gustave Doré pour le « Roland furieux », 
un poème épique écrit par l'Arioste au début du XVIème siècle.

 


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