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legendes
13 novembre 2016

La corneille, oiseau de présage et de mauvais augure

On dit de la Corneille, oiseau babillard au cri rauque et puissant, qu’elle criaille, craille, babille ou graille. Elle est aussi surnommée petit corbeau ou corbine à cause de son plumage noir brillant et de ses habitudes qui la rapprochent du corbeau. D’un naturel fort rusé et méfiant, elle ne donne guère dans les pièges qu’on lui tend car son odorat est très subtil. Cependant, on dit qu’il est aisé de les saisir en s’habillant de noir et en secouant les branches des arbres qu’elles fréquentent la nuit. Les oiseaux épouvantés se laissent alors facilement attrapés. La Corneille est carnassière et se nourrit de charogne mais aussi de vers, d’insectes, de grains et de noix dont elle est friande et pille les nids des autres oiseaux. L’hiver, on peut l’apercevoir errer avec ces congénères dans les champs labourés. Elle passe l’été dans les forêts, se retire le soir pour dormir sur la cime des plus hauts arbres et se disperse le matin dans les campagnes. Comme la pie, elle est capable de parler et de dérober tout ce qui brille. On prétend que la Corneille vit neuf âges de l’homme, qu’elle sert de guide aux cigognes pour traverser les mers et qu’elle s’allie au héron pour combattre la belette et le renard, ses grands ennemis. Elle a la chouette en horreur et prend un malin plaisir à casser les œufs de cette dernière. La Corneille a un instinct pour prédire l’avenir et de tous les oiseaux, elle était de loin celle que l’on consultait le plus pour les augures en observant son cri, son chant ou son vol. Cependant, les anciens regardaient son chant comme un mauvais présage. Elle est aussi l’emblème de l’indiscrétion. Selon la légende, Coronis, fille de Coronée, fut changée en Corneille par Minerve pour échapper aux avances de Neptune et devint son oiseau favori. Par la suite, elle fut bannie pour un funeste bavardage et se rendit indigne de la protection de la déesse. Depuis, Minerve lui préfère le sinistre hibou, symbole de la clairvoyance !

Histoire naturelle des oiseaux de Georges-Louis Leclerc Buffon auteur - t. III - Pl.3, P54 : la corbine ou corneille noire / Jacques De Sève dessinateur.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

20 juillet 2016

Le Flamant rose, symbole de la Camargue sauvage

Remarquable par la couleur de son plumage et la bizarrerie de ses formes, le Flamant rose est l’oiseau le plus élégant que l’on puisse imaginer. Sa brillante parure de couleur pourpre qui revêt toutes ses plumes l’a fait appeler par les Grecs "phénicoptère", c’est à dire "oiseau à l’aile de flamme". Les anciens naturalistes l’appelleront Flambant et par la suite Flamant. Le Flamant rose recherche les lieux solitaires et promène sa silhouette gracile et distinguée dans les lagunes et les lacs salés. Quel étrange spectacle quand il dort perché sur une patte fine la tête cachée sous une aile ! Son bec en forme de soc de charrue lui sert à labourer le limon des plages à la recherche d’insectes, de mollusques, de coquillages et du frai des poissons dont il se nourrit. Ses yeux sont jaunes, entourés d’un cercle rose pâle, ses pattes et son cou sont d’une longueur excessive et ses doigts palmés sont roses. Oiseaux migrateurs, les Flamants roses aiment se réunir dans les eaux salines de la Camargue au printemps. Elancés, ils volent admirablement bien en formation, ce sont les plus grands oiseaux de rivages. Cependant, on les dit défiants et rusés. Ils vivent en troupes nombreuses et établissent des sentinelles pour la sureté commune. Qu’ils volent, pêchent ou se reposent, ils se rangent sur une seule file. Si un danger les menace, celui qui monte la garde pousse un grand cri d’alarme semblable au son du clairon pour fait fuir toute la troupe. Les Flamants roses ont les aigles, les goélands, les renards et le marabout en horreur car ces derniers s’attaquent aux jeunes flamants et parfois même aux adultes. Autrefois, sa chair était un met très apprécié, les anciens en parlaient comme d’un gibier exquis, dans les festins sa langue était un morceau de choix très recherché. Parfois, on faisait des flûtes de l’os de ses jambes dont on tirait un son très doux. On prétend que c’est un oiseau bienfaiteur et sauveur de vie parce qu’il sert de repère par mauvais temps en particulier la nuit. Dans le monde mystérieux et inquiétant d'Alice au pays des merveilles, il apparaît pendant une folle partie de croquet dans laquelle les arceaux sont les cartes à jouer, les maillets sont des Flamants roses et les boules de drôles de hérissons ! Aussi, il sert de monture aux Kamarguais dans les romans de La Légende de Hawkmoon. Brillant de tout l’éclat de sa parure, ce bel oiseau singulier par son allure hante le bord des eaux de la Camargue sauvage et pare le ciel d’azur d’une longue trainée pourprée, offrant ainsi un spectacle de toute beauté !

Phoeniconaias minor - Nouveau recueil de planches coloriées d'oiseaux :
pour servir de suite et de complément aux planches enluminées de Buffon,
édition in-folio et in-4⁰ de l'Imprimerie royale, 1770. 
http://archive.org/stream/Nouveaurecueild5Temm#page/419/mode/2up

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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22 juin 2016

Le Héron, un oiseau symbole de la patience et de la sobriété

Le Héron au long bec emmanché d’un long cou est un oiseau farouche et solitaire. Il habite les rives fertiles, le bord des marécages et des rivières où il se nourrit de poissons. Au moyen de ses longues jambes, il entre dans l’eau sans mouiller ses plumes. Immobile, il passe des heures et des jours à la même place. Le corps droit, il paraît comme endormi sur un seul pied, le cou replié sur la poitrine, au point de laisser douter qu’il est animé. Quand il se met en mouvement, il entre dans l’eau jusqu’au genou, la tête entre les jambes pour guetter le passage d’un poisson ou d’une grenouille. Il attend pendant des heures que la proie vienne s’offrir à lui. On dit qu’il doit subir de longs jeûnes et qu’il ne résiste qu’à force de patience et de sobriété. Cependant, il y a peu d’oiseaux qui s’élèvent si haut dans le ciel. Quand il prend son envol, il déploie ses larges ailes, plus grandes que celles de tous les autres oiseaux, et disparaît à la vue dans la région des nuages. On assure que les pattes de héron attirent le poisson. En effet, lorsqu’il pêche le héron piétine le fond de l’eau en faisant ressortir une vase qui les attire. Autrefois, une huile magique était extraite de ses échasses que l’on mettait à bouillir et des fioles d’huile de pattes de Héron se vendaient à prix d’or. La graisse de Héron servait d’amorce pour attirer les poissons dans les filets des pêcheurs. En médecine, on la recommandait pour apaiser les douleurs de la goutte. Aussi, elle était très estimée pour éclaircir la vue et guérir la surdité en l’instillant dans les oreilles. Anciennement, sa chair était servie comme met d’honneur sur la table des princes, aujourd’hui elle est tombée en désuétude. Les anciens naturalistes décrivaient le Héron comme un oiseau taciturne, timide, poltron et couard dont "la peine intérieure trace sa triste empreinte jusque sur sa figure". Pourtant, sa prudence et sa patience à toute épreuve n’excluent pas le courage mais ces vertus qu’il possède l’ont fait passer pour stupide. Le Héron est un pêcheur bien habile car avec son bec acéré, il sait frapper avec force et justesse ses proies ou ses ennemis. On prétend qu’il est en alliance avec la corneille dont il recherche le voisinage et qu’ensemble ils forment une ligue contre le renard. Les deux oiseaux se prêtent mutuellement secours pour l’attaquer quand ils se sentent en danger. Dans les merveilleux récits de la mythologie, on raconte que le Héron est né d’une métamorphose ; du feu consumant la ville d’Ardée dont il ne restait qu’un vaste amas de cendres, les poètes disent : "De ce monceau fumant, seul reste de ses toits, Un oiseau, que l'on vit pour la première fois, Naît, s'élève, et du vent de ses bruyantes ailes, Eparpille le feu qui vole en étincelles. Maigre, pâle, son air, sa tristesse, son chant, D'une ville détruite est l'emblème touchant : il semble que d'Ardée il plaigne la ruine : Son nom rappelle encore sa première origine." En effet, Ardée ou Ardea en latin signifie Héron !

L'Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, et naïfs portraicts retirez du naturel,
escripte en sept livres par Pierre Belon du Mans.
(Vers de G. Aubert, N. Denisot, J. Vezou, D. Jacotius)
 

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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11 juin 2016

Le papillon de nuit, farouche habitant des airs

Hideux enfant de la nuit, cet insecte grossier au corps épais garni de poils touffus ne paraît jamais tant que le soleil est sur l’horizon. Le jour, il se tient immobile dans les endroits les plus sombres car la lumière l’éblouit. Les papillons de nuits sont très divers et leur parure est moins brillante que celle des papillons diurnes. Le plus gros et le plus terrifiant est sûrement le Sphinx atropos ou Acherontia atropos dont le nom fait doublement référence à la mort. Cet animal funéraire, qui émet un cri plaintif lorsqu’il est effrayé, évoque l’Achéron, un des fleuves des Enfers et l’inflexible Parque, coupant le fil de la vie. La disposition singulière des tâches en forme de tête de mort qui ornent son dos en fait un sinistre messager. L’apparition de ce rodeur nocturne volant au clair de lune est de très mauvais augure. Doté d’ailes brunes et noirâtres et affublé de son masque lugubre, il visite les gens endormis pour leur inspirer des idées noires et les pires cauchemars. Il incarne aussi l’âme se détachant du corps des défunts pour prendre son envol. Ce farouche habitant des airs au vol lourd et crépusculaire murmure à l’oreille des sorcières le nom de celui que la mort va emporter. Le diable a pour habitude d’envoyer un grand papillon de nuit pour réunir en un instant, diablesses, incubes et succubes, sorciers et magiciens initiés au mystère du sabbat. A l’état de chenille, ce papillon de nuit se nourrit de feuilles des plantes les plus maléfiques comme le Datura, la Jusquiame, la Belladone, la Morelle noire. Aussi, il peut être ravageur et redoutable pour les abeilles. En effet, une fois sa métamorphose accomplie, il pénètre dans les ruches pour en voler le miel dont il est friand. Il épouvante ces dernières qui le piquent à grands coups d’aiguillons, en vain, car il est insensible au venin. Epouvantées, les abeilles désertent la ruche à jamais. Le Sphinx à tête de mort jette la terreur chez les gens superstitieux qui le regardent comme un présage funèbre. Cependant, cet insecte inquiétant qui ne s’éveille qu’à la nuit tombée et vole lourdement en poussant des cris sinistres, se brûle à lueur des bougies et nourrit de nombreux prédateurs, en particulier les chauves-souris !

An illustration from British Entomology by John Curtis.
Acherontia atropos (Death’s-head Hawk), 1840.

 


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10 juin 2016

Le renard, emblème de la ruse

Enclin à la malice, le renard passe pour un animal espiègle, flatteur et fourbe, jouant de très mauvais tours aux animaux et aux humains. Il vit ordinairement à la lisière des forêts et dans les bois, non loin des habitations de l’homme. Habile, il creuse avec art sa tanière pour abriter ses petits et se cacher de ses ennemis. Terreur du lapin et du lièvre, il fait entendre des glapissements d’épouvante pour les obliger à fuir. Il mène une guerre sans merci aux petits rongeurs, dévore les reptiles, guette les perdreaux dans les champs de blés et déniche les lapereaux et les levreaux dans leur terrier. Parfois, il se promène le long des ruisseaux pour y trouver des grenouilles. Friand de raisin, il se régale aussi d’œufs, de fruits et de miel. Pendant la nuit, il dévaste les basses-cours en tuant sur son passage toutes les volailles qu’il trouve pour les emporter une par une et les cacher. Quand la faim le tourmente, le renard a une infinité de ruses pour attraper ses proies. On le dit capable de simuler la mort en se roulant dans la terre rouge pour paraître tout ensanglanté et de se coucher sur le dos en retenant son souffle, les yeux révulsés et la langue pendante pour dévorer les oiseaux qui s’approchent de lui sans méfiance. On prétend aussi qu’il se sert de sa queue pour faire une ligne et pêcher les poissons ! Jadis, on lui prêtait des qualités surnaturelles et la capacité de changer de forme. Il était vu par certains comme la réincarnation du Diable. Le renard est moins fort que le loup mais bien plus astucieux, c’est le plus rusé de tous les animaux. Méfiant, il se joue de tous les pièges et a plus de mille finesses pour les éviter. Le renard, que l’on nommait autrefois goupil*, a inspiré de nombreux auteurs depuis l’antiquité qui l’ont représenté dans les contes et les fables. Qu’il soit malfaisant, plein d’esprit, d’habileté ou de perfidie, « Renart*, le goupil » et ses ruses extraordinaires sont un véritable enchantement !

 

* Le renard était appelé goupil jusqu'à la fin du XIXè. Il faut savoir que « renard » est une déformation orthographique du mot « Renart », un nom propre donné à un goupil particulièrement rusé dans Le roman de Renart. Le nom goupil disparut laissant place à « Renart » qui s'orthographia « Renard » et passa dans le langage courant.

 

Detail of a miniature of a fox, which lures in its prey by playing dead;
folio 26v. Late 1200s.

 


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28 mai 2016

L'Amarante queue de renard

Passe-velours, Queue de loup rouge, Bave d’ivrogne, Mousse de paon, Crête de coq, Cordelière, Blé des Incas… Remarquable par sa couleur et la forme de ses fleurs, l'Amarante queue de renard fait l’ornement des jardins et peut s’élever jusqu’à un mètre de hauteur. En effet, cette belle plante produit de longues grappes de fleurs pendantes d’un rouge pourpre et velouté. On la surnomme aussi "Discipline de religieuse" car ses hampes servaient, autrefois, de fouets. Plante comestible, ses graines et ses feuilles sont employées dans l’alimentation depuis la nuit des temps. La fleur prise en décoction a des vertus astringentes, rafraîchissantes et stimulantes pour le cerveau. Chargée d’histoire, l'Amarante queue de renard a la réputation de ne pas faner, elle est un symbole d'immortalité. Les anciens la portaient en mémoire des défunts et la plantaient autour des tombeaux. Plante sacrée dans l’antiquité, des couronnes de fleurs d'Amarante étaient suspendues au temple des divinités. Associée à la magie blanche, sorcières, devins et magiciens en faisaient grand usage et lui attribuaient des vertus magiques. Une couronne tressée d'Amarantes apportait guérison et protection, rendait invincible et invisible le bienheureux qui la portait sur lui. On dit qu'elle se plaît à être cueillie à la lueur de la lune le vendredi avant minuit. L’Amarante libèrera alors pleinement toutes ses propriétés en gardant son incarnat dans son plus bel éclat !

Amaranthus caudatus : Plantarum indigenarum et exoticarum icones ad vivum coloratae, oder, Sammlung nach der Natur gemalter Abbildungen inn- und ausländlischer Pflanzen, für Liebhaber und Beflissene der Botanik, 1792.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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7 novembre 2015

La Violette, une petite fleur qui chasse la mélancolie et les maux de tête !

Fleurette de mars, Petite Viole, Violette des haies, Viole de carême… Charmante et discrète, la Violette s’épanouit dès la fin de l’hiver en formant des touffes qui tapissent les prairies, les jardins, les champs et les sous-bois. Les premières Violettes se cueillent de préférence au mois de mars par temps sec en prononçant un vœu. Son parfum subtil et délicat se répand surtout le soir et la nuit et prédispose à l'amour. Réputées pour leurs propriétés aphrodisiaques, on mêle les Violettes à la lavande dans les philtres d’amour. Cependant, cette petite fleur qui baisse la tête vers la terre exprime aussi l’humilité, l'innocence et la virginité. On lui attribue des vertus adoucissantes pour les yeux et les maladies de la peau. Les anciens plantaient toujours la Violette dans le voisinage des tombeaux, près de l'asphodèle, du narcisse et de la rose pour que la dernière demeure des morts soit toujours parfumée. Pour chasser la mélancolie et les maux de tête, couronnez votre front d’une guirlande de Violettes !

Photo © Cécile Decorniquet Studio

 


Selon Hildegarde de Bingen dans "Le livre des subtilités des créatures divines"La violette se trouve entre le froid et le chaud ; elle est surtout d'une coloration discrète ; elle pousse grâce à la douceur et à la légèreté de l'air. Faire bouillir de l'huile d'olive au soleil ou sur le feu, ajouter des violettes de façon à l'épaissir et conserver dans un récipient en verre. Pour la nuit, s'en frotter les yeux et les paupières sans toucher la partie interne des yeux, et on éclaircira ainsi la vue...

... Si l'on est lourdement écrasé par la mélancolie et que cela atteint le poumon, faire cuire des violettes dans du vin pur, filtrer avec un linge, ajouter du galanga et autant de réglisse qu'on voudra. Faire ainsi une potion que l'on boira et qui apaisera la mélancolie, rendra le sujet joyeux et guérira ses poumons."

 


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6 novembre 2015

L’arc-en-ciel, un chemin entre ciel et terre

Ce pont emprunté par les dieux, les héros légendaires et les sorciers pour voguer entre ciel et terre, était considéré autrefois comme une merveille et un prodige. Dans les temps antiques, on assurait que ce phénomène céleste était la trace du passage que la brillante Iris laissait dans le ciel quand elle descendait rapidement des cieux sur la terre. Pourtant, ce chemin qui apparaît quand le soleil luit pendant la pluie, est parfois considéré comme néfaste. En effet, selon certaines croyances populaires, on attribue à l’arc-en-ciel le pouvoir d’aspirer l’eau des rivières jusqu’aux nuages, de détruire les récoltes, de déterrer les graines là où il se pose, de faire mourir les arbres qu’il touche, de crever les yeux des anges et de changer le sexe de celui qui l’enjambe… Lors de son apparition, il faut bien se garder de montrer l’arc-en-ciel avec le doigt car il risque de tomber ou l’on s’expose à être foudroyé. Aussi, celui qui est touché par l’arc-en-ciel retrouve ses couleurs dans ses urines. Cependant, il est souvent promesse de fortune et voir un arc-en-ciel sur la mer peut annoncer un voyage merveilleux. On affirme aujourd’hui encore qu’un trésor se cache au pied de l’arc-en-ciel. Quand il touche la terre, il apporte de menues pièces d’or pour ceux qui ont de la chance et sont nés un dimanche ! Jetez votre soulier par-dessus l’arc ou lancez du fer ou du plomb à l’intérieur, ils se transformeront en or. Né du soleil et de la pluie et composé des plus belles couleurs, cet arc céleste parfait qui repose sur terre et se perd dans les cieux évoque un passage entre les deux mondes et l’alliance des hommes et des dieux !

Ce phénomène céleste se désigne poétiquement par le nom d'Iris.

 

Voyez l'Iris, quand un nuage obscur
Chargé de pluie, altéré de lumière,
Boit le soleil, et vers notre paupière
Réfléchit l'or, la pourpre et l'azur.

Malfilatre

L'arc-en-ciel

Barthélemy l'Anglais, Livre des Propriétés des Choses, France, second quart du XVe siècle
Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 134, fol. 184v.

À cheval entre beau et mauvais temps, le pire des climats étant la neige, l'arc-en-ciel est promesse de fortune ; on a longtemps cru qu'à son pied gisait un trésor. La gamme chromatique de ce phénomène optique était connue et étudiée depuis le XIIIe siècle, par Roger Bacon notamment.


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31 octobre 2015

Le Balai magique et l’onguent de vol des sorcières

Instrument antique destiné aux rituels, le balai était employé par les prêtresses pour nettoyer les lieux sacrés de toutes impuretés. Depuis, il est la monture favorite des sorcières pour voyager dans les airs. Le manche est ordinairement en bois de frêne, la brosse est faite de brindilles de bouleau ou de bruyère, le tout est lié par une longue tige de saule. Mais parfois, les sorcières usent d’essences variées comme le noisetier, l’aubépine, le sureau, le sorbier, le genêt ou le prunellier. Cependant, le balai est incapable de voler s’il n’est pas enduit de l’onguent magique de vol dont elles ont le secret. Pendant les nuits de pleine lune, elles mélangent dans un brouet nauséabond, la jusquiame, l’aconit, la belladone, la mandragore, le datura, la ciguë, la morelle noire, le nénuphar et d’autres horreurs encore qu’il est interdit de révéler. Dans cette marmite remplie d’herbes maléfiques, elles préparent le baume diabolique en prononçant à travers d’inquiétantes vapeurs, des paroles magiques. Quand le balai est bien graissé et frotté, il se met en mouvement et transporte les sorcières jusqu’au sabbat. A califourchon sur leur bâton, elles ordonnent alors du haut des sombres nuages : « Bâton blanc, bâton noir, mène-moi là où tu dois, de par le diable ! ». Puis, emportées par une rafale de vent, elles crient : « Ici et là ! Ici et là ! ». On prétend que seul le tintement des cloches d’églises a le pouvoir d’arrêter les balais volants en les clouant au sol dans l’instant. Symbole du voyage nocturne, le balai est aussi un objet de protection. Pour empêcher les sorcières et les démons d’entrer dans votre maison, placez votre balai en travers de la porte, les brindilles vers le haut, sans oublier de jeter une poignée de sel dans la cheminée !

Départ pour le Sabbat, 1910 - Albert Joseph Pénot
 

Magie Verte, les herbes et les arbres enchantés


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21 septembre 2015

L’Ecureuil, un petit animal rusé symbole de l’activité et de la propreté

Petit rouquin, Fouquet, Jacquet, Petit chat, Chat écureu… Vif, gracieux et astucieux l’écureuil est, sans contredit, l’un des plus jolis petits rongeurs de nos contrées et ses habitudes sont encore plus remarquables que ses formes. En effet, il se fait des provisions considérables pour l’hiver en amassant un nombre incroyable de fruits secs, en particulier de noisettes qu’il cache un peu partout et qu’il oublie, ce qui permet au noisetier de se reproduire. Il cache même tout ce qu’il rapporte dans son nid, sous la mousse et les buchettes qui composent son lit ! On le dit capable de passer une rivière sur une écorce d’arbre en guise de bateau, en faisant de sa queue touffue et légère une sorte de voile et de gouvernail pour passer d’un point à un autre. Il habite les grandes forêts et construit son nid à la cime des arbres les plus élevés dans les enfourchures des branches. Cet abri dont il prend grand soin, est confortable et de forme arrondie, où la pluie et le froid ne peuvent pénétrer. Toujours très occupé, l’écureuil ne s’engourdit pas l’hiver comme le loir, il se retire dans sa demeure seulement par très mauvais temps ou quand la chaleur est accablante. Rusé, il fuit ses ennemis la martre, le hibou, la buse et le chasseur en sautant de branches en branches et d’arbres en arbres en prenant toujours soin de mettre les branches entre lui et son poursuivant. Sa queue en forme de panache, dont il s’ombrage en la relevant au-dessus de sa tête, lui sert aussi de parachute dans ses élans les plus grands. Au moyen âge, l’écureuil avait très mauvaise réputation, on le considérait comme sournois, voleur et lubrique. Sa fourrure était très estimée et il fut l’objet d’une chasse intensive. Les poils de sa queue servent à faire des pinceaux pour les peintres. Les anciens voyaient dans la chair et le cerveau de l’écureuil des remèdes précieux pour soigner les chevaux. Aussi, nombre de jongleurs et danseurs se croyaient à l’abri du vertige en faisant usage de la poudre de cervelle d’écureuil. Aujourd’hui, ce petit rongeur charmant et espiègle n’inspire plus la crainte ni la répulsion et aucun chasseur ne s’aventurerait à le tuer de peur d’aller en enfer. Et puis croiser ce petit animal rapide comme le vent sur son chemin est un présage de chance !

Red Squirrel by Hans Hoffmann, 1578.

 


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5 août 2015

La Cigogne blanche, un oiseau de passage de bon augure

La cigogne a de tout temps été respectée, en particulier dans les lieux où elle fait son nid. Le retour de cet oiseau de passage est de bon augure et annonce le printemps. On la reconnait aisément par son corps d’un blanc éclatant et ses amples ailes frangées de noir qui lui donnent un vol puissant. Elle s’élève fort haut dans les airs et fait de très longs voyages même dans les saisons orageuses. Dans certains pays on assure qu’elle peut vivre deux mille ans et qu’elle préserve la maison où elle s’est posée de la foudre et des incendies. Comme l’hirondelle, elle purge l’air et la terre des insectes hostiles à l’homme, débarrasse les lieux féconds en serpents et chasse le mulot et le crapaud. Chez les Athéniens et les Thessaliens, comme chez les peuples de l’Orient et de l’Egypte, la cigogne était un oiseau divin. Dans les augures son apparition signifiait union et concorde et celui qui attentait à sa vie était condamné à l’amende, la prison ou la mort. Aujourd’hui encore, on lui attribue certaines vertus morales comme la fidélité conjugale, la tempérance et l’amour filial. Rien n’est plus admirable que le soin qu’elle porte à ses cigogneaux, puis à ses parents accablés par l’infirmité de l’âge à qui elle apporte la nourriture. La cigogne a le corbeau et la corneille en horreur ! En effet, ces pilleurs de nids habitent les mêmes édifices qu’elle et profitent de ses absences pour gober ses œufs. Pourtant, certains racontaient autrefois, que les corneilles se mêlaient aux cigognes et leur servaient d’escorte et de guide pendant leur voyage. On disait aussi qu’elle était en guerre avec la chauve-souris car cet animal du diable avait le pouvoir d’ensorceler les œufs de l'oiseau du bon dieu ! A l’approche des rigueurs de l’hiver, elle s’envole en troupe en fendant les airs vers de lointains pays. Cependant, Dame Cigogne revient tous les étés, habiter le toit sur lequel elle a trouvé l’hospitalité !

La Cigogne blanche, Ciconia ciconia by John Gerrard Keulemans, 1869.

 


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23 mai 2015

Mélusine, la plus célèbre de toutes les fées

Fille de la fée Prussine et d’un roi d’Albanie, Mélusine fut condamnée par sa mère, pour une faute ancienne, à se métamorphoser en serpent dans la partie inférieure de son corps un certain jour de la semaine, et d’être fée jusqu’au jugement dernier. Cette malédiction ne pouvait être levée que si elle trouvait un homme qui consentit à l’épouser et qui ne puisse jamais la voir sous cette forme. Dans une forêt, près de la fontaine des fées, le Chevalier Raimondin rencontra Mélusine. Sa beauté lui fit forte impression et il lui déclara son amour et sa passion. L’enchanteresse enchantée l’épousa en lui faisant promettre de ne jamais chercher à la voir le samedi du lever au coucher du soleil. Ils eurent une grande et illustre famille et c’est de Mélusine que tous les seigneurs du château de Lusignan tireront leur origine. Un jour pourtant, tourmenté par le démon de la curiosité, Raimondin oublia son serment. Il pénétra dans l’endroit secret où Mélusine prenait son bain et découvrit sa longue queue de serpent. Epouvanté devant ce prodige, Raimondin vit Mélusine qu’il aimait tant, s’élancer dans les airs et disparaitre à tout jamais sous la forme d’un serpent. La malédiction maternelle s’accomplit, Mélusine restera mi-femme, mi-serpent et fée pour l’éternité. Cependant, on assure qu’elle fait des apparitions funestes sur la plus haute tour du château de Lusignan qu’elle avait bâtit d’un coup de baguette magique. Ainsi, on entend les soupirs lugubres et les cris effroyables de Mélusine trois jours avant le trépas qui menace ses descendants. On raconte encore aujourd’hui qu’au milieu des nuits orageuses, on peut apercevoir l’ombre de Mélusine et entendre ses pleurs quand elle vient revoir son antique et belle demeure. Depuis ce temps, on attribue à cette aimable fée la production des orages et des nuées. Quand le vent souffle en tempête la nuit, c’est Mélusine qui pleure ses enfants !

Mélusine en son bain, épiée par son époux.
Roman de Mélusine par Jean d'Arras. Manuscrit enluminé, XVe siècle.
Bibliothèque nationale de France, Manuscrits.
© Bibliothèque nationale de France

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industriell

16 mai 2015

Les meneurs de loups

Serreux de loups, charmeurs de loups, meneux de loups, loutiers, jeteux de sorts… On appelait ainsi les sorciers doués du pouvoir étrange de rassembler les loups et de les fasciner pour les conduire là où ils voulaient porter la désolation. Hideux comme des spectres, ils apparaissaient à la clarté de la lune sous la forme d’une longue silhouette encapuchonnée d’une peau de loup ensorcelée, ou se montraient quelquefois sous les traits d’un vieux berger. Suivis d’une meute de treize loups aux yeux luisants et aux crocs étincelants, ces hommes aux pouvoirs mystérieux rôdaient la nuit en semant la terreur dans les campagnes. Les meneurs de loups possédaient un secret propre à charmer les loups en leur parlant dans une langue inconnue. Ils envoûtaient ces derniers avec des formules magiques, des incantations ou de la musique et les cachaient pendant les battues. Aussi, ils menaient leur meute en silence dans les forêts les plus sombres pour des cérémonies magiques appelées messes des loups présidées par le diable en personne. Pourtant, ces meneurs de loups qui avaient si mauvaise réputation autrefois, aidaient parfois les voyageurs égarés en les escortant de deux loups pour les raccompagner jusqu’à leur maisonnée. On prétend que leur empire était si grand sur ces féroces animaux qu’ils pouvaient aussi les rendre inoffensifs et les écarter des troupeaux. Cependant, méfiez-vous car il est très dangereux d’être mal vu des redoutables meneurs de loups. Vous risqueriez d’être encerclé comme une brebis égarée au milieu d'une horde de loups sauvages remplis de rage !

Le meneur de loups, les Légendes rustiques de Georges Sand, illustration Maurice Sand.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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29 avril 2015

Le Cavalier sans tête, un spectre vengeur et sanguinaire

Sans cesse à la recherche de sa tête, ce spectre maléfique et sanguinaire hante le cimetière de Sleepy Hollow et les bois alentours. Chevauchant un funeste destrier, il surgit à la nuit tombée en quête de têtes à couper. Mystérieux et redoutable, ce cavalier revenu d’entre les morts est un ancien soldat qui a vu sa tête emportée par un boulet de canon lors d’une bataille. Enterré sans celle-ci dans le cimetière de Sleepy Hollow, il apparaît furieux et vengeur sur sa terrible monture noire et décapite à grands coups d'épée les voyageurs égarés dans la forêt. Une fois son forfait accompli, il emporte son sanglant trophée pour l'enfouir au pied de l’Arbre des Morts. Si un étrange cavalier apparaît dans la nuit et vous propose de monter sur son cheval fabuleux, fuyez à toutes jambes les bois ténébreux de Sleepy Hollow, ou vous perdrez votre tête. Prenez garde au cavalier vengeur qui sépare le corps de l’âme de sa redoutable lame !

The Headless Horseman Pursuing Ichabod Crane, 1858 - John Quidor.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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28 avril 2015

La Blanque jument, une créature diabolique libre comme le vent

Parfois, pendant les nuits de pleine lune, on peut apercevoir la Blanque jument galoper dans la brume à la recherche de gens incrédules et d'enfants à enlever. De couleur pâle et d'une beauté parfaite, cette jument maléfique parcourt les plaines arides de la région du Nord-Pas-de-Calais et ne s'arrête que pour proposer aux passants égarés de l'enfourcher. On prétend que cette créature diabolique, libre et rapide comme le vent, n'appartient à aucun maître et qu'elle porte sur l'encolure un magnifique collier de clochettes dont le son envoûte ceux qui croisent son chemin. A la nuit tombée, elle s'approche familièrement des voyageurs aux semelles usées, et se penche gracieusement en leur montrant quelle fameuse monture elle fait. On dit que le dos de la Blanque jument peut s'allonger d'une façon invraisemblable pour transporter confortablement sept cavaliers. Cependant, à peine sont-ils montés qu'elle part dans une course effrénée sans que rien ne puisse l'arrêter ! Malheureusement, la fantastique chevauchée se termine à chaque fois par une ruade dans les eaux sombres et dormantes d’un marais. Les cavaliers qui voyaient la promesse d'un retour rapide au foyer, n'y trouveront guère que la mort. Prenez garde à cette monture fantomatique qui erre dans la pénombre car si vous montez sur son dos, vous serez terrassé d'une belle ruée ou noyé dans un marais lugubre à l'eau glacée !

Nøkken som hvit hest, 1909 - Theodor Kittelsen.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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22 avril 2015

Les cheveux dans la Magie et la Sorcellerie

Ornement naturel du corps, les cheveux varient beaucoup par leur couleur, leur épaisseur et leur longueur. Cependant, on peut réaliser divers maléfices avec ces derniers. La sorcellerie recommande de les mêler dans les onguents, les sortilèges d’amour et les envoûtements. Lors du sabbat, les sorcières offrent leurs cheveux au diable qui les coupe menus et les mélange à certaines poudres pour faire tomber la grêle. On dit que les incubes s’attachent plus particulièrement aux femmes aux beaux et longs cheveux. Aussi, méfiez-vous, ne jetez jamais vos cheveux n’importe où car ils risquent d’être employés pour de mauvais agissements. De plus, quand un oiseau mêle les cheveux d’une personne à la construction de son nid, cette dernière a mal à la tête pendant toute la couvaison. Dans certaines régions, vendre ses cheveux, c’est vendre son âme parce que l’eau du baptême a coulé dessus. Pour se garantir des enchantements, il faut cracher trois fois sur les cheveux que l’on s’arrache en se peignant avant de les jeter à terre. Parfois, ils peuvent servir à fabriquer une baguette magique. Quelques conteurs assurent que les cheveux des hommes trempés dans du vinaigre protègent des morsures de chiens, et que ceux des femmes, coupés pendant leurs jours critiques, enterrés avec du fumier et échauffés par l’ardeur du soleil, se transforment en serpents au début du printemps. On disait autrefois que les cheveux souples et blonds mêlés de brun étaient des chevelures nobles. Ceux qui étaient fins, blonds et doux marquaient un tempérament délicat. Ceux longs et plats annonçaient un caractère ordinaire. Les cheveux bruns, épais et noirs dénotaient peu d’esprit mais de l’assiduité et l’amour de l’ordre. Au moyen âge, les cheveux roux évoquaient un odieux commerce avec le diable ! Dans l’antiquité les cheveux blonds étaient regardés comme les plus beaux et les jeunes garçons consacraient leurs cheveux à Apollon. On prétend que la magicienne Médée fut la première à inventer l’art de se teindre les cheveux. Pluton, souverain des Enfers, avait les cheveux noirs et les divinités infernales coupaient un cheveu à celui qui devait mourir. Couper ses cheveux était un signe de deuil que l’on offrait aux âmes disparues. Achille déposa sa blonde chevelure sur la tombe de son ami Patrocle. La chevelure de Méduse dont elle se glorifiait tant, fut changée par Minerve en affreux serpents. Aussi, la seule vue d’une boucle de Méduse mettait tous les ennemis en déroute. Bérénice offrit aux dieux ses beaux cheveux lumineux pour qu’ils accèdent à son vœu. Enchantés, ces derniers s’empressèrent de les suspendre aux cieux, formant ainsi une nouvelle constellation dans le firmament… Tous ces récits merveilleux et la vive imagination de nos aïeux souvent frappée par la peur des sortilèges, semblent parfois, un peu tirés par les cheveux !

 

Pour un sortilège d’amour :
il vous faudra trois cheveux de l’être aimé, trois de vos cheveux que vous lierez avec un fil de laine rouge. Brûlez le tout avec trois feuilles de laurier à la faveur de la pleine lune en prononçant ces mots : « J’invoque le pouvoir supérieur pour apaiser mon cœur. Que l’amour que je porte en moi, ait raison de toi ! » Qu’il en soit ainsi.

Young Girl Fixing Her Hair - Sophie Gengembre Anderson, 1823/1903.


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19 avril 2015

Le Coucou gris, oiseau du deuil et de la mélancolie

Ce volatile rusé et paresseux évoque la fainéantise parce qu’il ne veut pas couver ses œufs. En effet, cet oiseau farouche et solitaire dont le nom exprime le cri, a des mœurs parasitaires. Le Coucou ne fait point de nid comme les autres, il trouve plus commode de confier ses œufs et l’éducation de ses petits aux soins des autres oiseaux, en particulier des passereaux tels que le rouge-gorge, la fauvette, l’alouette, les ramiers et les verdiers. Il gobe un œuf dans le nid parasité, avant d'y pondre le sien. Puis, perché dans le voisinage, il surveille le couple à qui il a fait son singulier cadeau pour voir l’accueil qu’il lui est réservé. Si l’œuf est rejeté, le coucou le reprend pour le porter ailleurs. L’appétit de l’oisillon est vorace et il épuise sa nourrice qui peine à le rassasier. Aussi, les petits oiseaux l’ont en horreur car il ressemble à un oiseau de proie ! Cependant, bien des merveilles sont racontées sur cet habitant des bois et des forêts. On prétend qu’il arrive chez nous au printemps en voyageant de nuit sur les épaules du milan qui lui sert de monture. A la fin de l’été, il se métamorphose en faucon ou en épervier pour passer l’hiver et redevenir Coucou à la belle saison. On lui accorde aussi le don de prédiction. Les jeunes filles le consultent pour savoir quand elles se marieront ; le nombre de cris qu’il pousse leur indique combien d’années elles ont à attendre. Mais quand il chante trop longtemps c’est qu’il est posé sur une branche magique, sa prédiction n’a alors plus aucune valeur. Si l’on entend son premier chant au printemps, il donne de l’argent. Chez certains il annonce le temps, chez d’autres il est de mauvais augure quand il chante la nuit ou dans la forêt encore dépouillée de ses feuilles. Chez d'autres encore, il est un signe de bonheur quand on entend son premier chant dans les bois verdoyants. Ne pas entendre son cri monotone de tout le printemps présage la mort, le deuil et la tristesse. En magie, un Coucou enveloppé dans une peau de lièvre provoque le sommeil. Les filles placent dans leur bain la branche sur laquelle il a chanté afin d’être aimées. Il y a bien longtemps, il était l’emblème de la déesse Héra, sœur de Zeus que ce dernier séduisit sous la forme de cet animal en se posant sur ses genoux. Le Coucou au plumage gris qui épouvante ses semblables en clamant son cri, est l’oiseau du deuil et de la mélancolie ! 

Cuculus canorus (Coucou gris), 1873 par John Gerrard Keulemans.

 


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15 avril 2015

Le Cheval Mallet, un destrier nocturne et maléfique

Nimbé d’un halo livide, ce cheval fantôme hante les nuits embrumées des campagnes de Vendée à la recherche d’un voyageur égaré. Il appelle sa victime d’un doux hennissement et l’incite à monter en selle en fléchissant le genou docilement. A peine le cavalier touche-t-il les rênes qu'aussitôt commence une incroyable chevauchée. De ses sabots légers qui ne touchent déjà plus terre, le cheval Mallet transporte sa proie dans une course folle et insensée à travers les plaines et les forêts. Enivré par la rapidité vertigineuse du cheval, l’imprudent parcourt sans s'en rendre compte plusieurs fois l'univers à la vitesse de l'éclair. Après une nuit entière de folle cavalcade, le cavalier éreinté est jeté à terre, piétiné par sa monture et noyé dans une fontaine ou dans l’eau sombre des marais. Après son horrible forfait, le cheval Mallet s'en retourne dans les bois en poussant d'horribles hennissements. Au petit matin, les passants trouveront le corps sans vie de la victime entouré d'empreintes de sabots à la forme étrange. Pourtant, si le malheureux avait jeté six pièces de monnaie gravées d'une croix devant son cheval galopant ou encore porté sur lui une médaille dite "croix des sorciers", il aurait sûrement échappé à la mort. On dit que parfois, ce cheval maléfique peut se présenter sans queue ni tête devant le voyageur perdu et désemparé. Gare au cheval Mallet qui apparaît dans l'obscurité, car il emportera son cavalier dans une funeste chevauchée !

Garçon sur un cheval blanc, dessin de Theodor Kittelsen (1857-1914).

 


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10 mars 2015

Les Sirènes, des créatures aux mélodies si belles !

Enchanteresses au corps mi-femme mi-poisson, les Sirènes* captivent les marins par la douceur de leur voix et la beauté de leur chant. Ces créatures aux mélodies si belles, égarent les sens de ceux qui passent près d’elles pour les entraîner dans les profondeurs de l’océan. Esprit de l’eau, elles ont le don de prédire l'avenir et d'apparaître pour annoncer les tempêtes, les noyades et les naufrages. Elles aiment surgir des vagues dans un tourbillon d'écume et de vent, flotter avec délice à la surface de l'eau et chanter langoureusement au son de la flûte et de la lyre. Elles s'arrêtent parfois sur les rochers pour coiffer leurs longs cheveux poudrés d'argent qu’elles entrelacent de roses marines avec des peignes d'ivoire blanc. Si une Sirène s'échoue sur une plage, remettez-là doucement à l'eau en prenant garde à ne pas effleurer sa belle chevelure ou ses mains... Vous risqueriez d'être noyé dans un gouffre écumant et emporté sous les flots éternellement !

 

* Voir l'article : "Les Sirènes antiques aux voix magnifiques".

John William Waterhouse - Mermaid (1900, Oil on canvas).


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7 mars 2015

La Tourmentine, plante d'égaremement

Herbe de l’oubli, Plante d’égarement... Cette herbe mystérieuse et malveillante qui hante notre imaginaire, pousse dans les bois et les forêts enchantés. On prétend que cette plante maudite par la déesse Flore, ressemble à une vilaine touffe d’herbe revêche pourvue de gros yeux à ras de terre et d’un corps racine recouvert de radicelles qui s'enfoncent profondément dans le sol. Certains affirment qu’elle se nourrit d’insectes et d’elfes nains. Selon la légende, cette herbe maléfique et diabolique, attend patiemment qu’un marcheur insouciant pose par mégarde un pied sur elle pour le faire disparaître et le transporter hors du temps ! Perdu et désorienté, l'infortuné reviendra en vain sur ses pas sans jamais retrouver son chemin. Seules les petites graines rouges de la Parisette dispersées par les oiseaux ont le pouvoir de rompre le maléfice et d'indiquer la bonne direction. Gare à la Tourmentine des forêts lutines qui par enchantement fait oublier le temps aux passants imprudents !

Photo © Cécile Decorniquet Studio


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