zimzimcarillon
legendes
6 mars 2015

La Parisette, une herbe qui protège des enchantements

Raisin de renard, Etrangle-loup, Trissette, Herbe de Pâris, Morelle à quatre feuilles, Trossette... Cette petite fleur étoilée au bout d’une tige ronde et dressée, habite les forêts et les sous-bois humides et frais. La fleur, entourée de quatre feuilles disposées en croix, fournit en automne une baie noire remplie de petites graines rouges et charnues. Au moyen-âge, la Parisette était employée pour soigner la folie, éloigner la peste et chasser les loups et les renards. On dit que cette drôle de plante à le pouvoir de briser les envoûtements de la diabolique Tourmentine, une vilaine touffe d’herbe qui égare les passants dans les forêts lutines. Les bûcherons les plus prudents cousent toujours une petite baie de Parisette dans leur vêtement afin de se protéger des enchantements. Si par mégarde en promeneur étourdi vous marchiez sur l’herbe de l’oubli, suivez les petites graines de Parisette parsemées par les oiseaux. Elles seules ont le pouvoir de dissiper le sortilège de la plante d’égarement !

Photo © Cécile Decorniquet Studio 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

17 novembre 2014

Le Crapaud, principal ingrédient des potions magiques !

Fidèle compagnon des sorcières, le crapaud, au corps ventru couvert de verrues, évoque la laideur, les lieux humides et les marécages sombres et hantés. Il a le jour en horreur et vit ordinairement dans les lieux ombragés où il peut facilement se dérober à la clarté. Il passe l’hiver tapi sous des vielles pierres, dans des trous qu’il creuse et dans les fentes des rochers. Fort commun dans nos jardins, il fait bonne guerre aux cloportes, aux limaçons, aux mouches et aux cousins. Souvent, on le trouve à l’ombre de la sauge et de la ciguë dont il est friand. Quand on le surprend, il se gonfle aussitôt de l’air qui l’environne et lance des sucs fétides dont il est imbu. Principal ingrédient des potions magiques, le crapaud était considéré, autrefois, comme une créature mortifère. Cependant, les sorcières prenaient grand soin de ce démon familier qu'elles nourrissaient de leur propre main. Elles l’accoutraient d’un habit de velours vert et le paraient de clochettes pour aller danser les nuits de pleine lune. Toujours posé sur leur épaule gauche, cet animal que le diable en personne baptisait le jour du sabbat, assistait ces dernières dans la préparation de toutes sortes de maléfices. En effet, cette bête venimeuse, à la peau garnie de pustules, sécrète un fluide que les sorcières connaissent bien. Les propriétés de cet élixir batracien étaient employées dans la composition de l’onguent de vol qui leur permettait de rejoindre le sabbat. Au moyen-âge, on attribuait à ce « poison de crapaud » un grand nombre de crimes et d’empoisonnements. On dit qu'un crapaud séché, placé dans un pot enterré dans un champ, provoque la pluie et protège les récoltes des tempêtes et des vents mais déchaîne, parfois, des pluies de crapauds ! Capable de cracher son venin à la figure du vilain qui le tourmente, cet amphibien infernal peut faire évanouir celui qui le regarde fixement dans les yeux. Toutefois, cette créature hideuse peut se révéler, quelquefois, être un merveilleux prince charmant. Le crapaud doit être alors embrassé afin que le sort soit dissipé !

Kunstformen der Natur, 1904 - Batrachia by Ernst Haeckel.

"Die Gartenlaube". Image from page 133 of journal Die Gartenlaube, 1873.

 

Selon Hildegarde de Bingen dans "Le livre des subtilités des créatures divines" : "Le crapaud a en lui une grande chaleur et une grande âcreté ; semblable aux vents dangereux qui accompagnent les éclairs, le tonnerre et la grêle, il a, dans sa verdeur, une sorte d'habileté diabolique. Il cherche à demeurer dans la terre et sous la terre : il cherche à rester à proximité de l'homme, et parfois se tient tout près de l'homme, véritable danger pour celui-ci..." 

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

11 novembre 2014

Le chat noir, une créature mystérieuse et diabolique

Entouré d’une aura de mystère, le chat noir, aux yeux luisants comme des diamants, est un animal maléfique qui se déplace avec aisance dans les ténèbres. Doué de pouvoirs magiques, il possède neuf vies et conspire avec le diable. Créature de mauvais augure et compagnon des sorcières, il fait l’objet de croyances particulières. Le chat noir peut appartenir à neuf propriétaires mais il emportera l’âme du dernier tout droit en enfer ! On affirme que le démon revêt les formes les plus diverses pendant les nuits de pleine lune et qu’il apparaît sous la forme d’un chat noir aux carrefours des chemins isolés. Quant aux sorcières, elles ont le pouvoir de se changer neuf fois en chat et de se faire transporter dans les airs sur son dos hirsute d’où s’échappent des étincelles. C’est pourquoi, autrefois, on coupait la moitié de la queue ou l’oreille de son chat pour l’empêcher d’aller au sabbat. On lui attribue le pouvoir de prédire le temps, les séismes, les tempêtes et les vents. Aussi, il fait pleuvoir quand il passe sa patte derrière l’oreille. Cependant, il fut longtemps la victime idéale des sacrifices et seuls les chats porteurs d’une tâche blanche, la marque de l’ange, pouvaient échapper aux feux de la Saint-Jean. On prétendait que les os du chat, celui de la tête ou celui du tibia, avaient la propriété de rendre complètement invisible quand ils étaient bouillis dans un brouet d’herbes magiques. Quelques gouttes de sang tirées de sa queue soignaient certaines maladies ou servaient à écrire des charmes pour éloigner les maléfices. Les sorciers composaient un collyre avec les yeux de chat qui permettait de voir les ombres des démons. Il existe un chat noir sorcier que l’on nomme Matagot qui ne chasse pas la souris mais enrichit son maître par une pièce d’or qu’il rapporte tous les matins. Toutefois, en échange de ses bienfaits, il exige d’être nourri avec la première bouchée de chaque plat et de boire le lait des nourrices. Maltraiter cet animal entraîne sa terrible vengeance. D’ailleurs, on dit que même mort ce chat ne l’est vraiment jamais tout à fait. Diabolisé ou sacralisé, le chat est animal domestique infidèle entièrement libre que rien ne peut retenir. Ennemi de toutes contraintes, on dit qu’il a une malice innée, un penchant pour la petite rapine et qu’il se dérobe habilement au châtiment. Pourtant, cet animal rusé, adroit, souple et voluptueux à des talents de prédateur bien utiles. Il connaît toutes les retraites des rats et des souris, les passages et les issues les plus étroites et donne, parfois, la chasse aux crapauds et aux serpents avec ruse et dextérité. Mystérieux et énigmatique, ce chasseur de rongeurs, nous délivre des nuisibles de récoltes et nous préserve des maladies. On assure que tous les chats noir on un poil blanc. Si vous trouvez ce poil dans son épaisse fourrure, votre chat noir se changera sur le champ en un merveilleux talisman !

Ci-dessus à gauche, un chat noir assistant les trois sorcières de Macbeth. Illustration d'Eugène Le Roux, 1807/1863. Gravure ancienne.fr le premier Salon virtuel permanent consacré aux estampes et gravure anciennes.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

1 novembre 2014

Samain, fête lunaire des temps anciens

Célébré le dernier jour d’octobre, Samain se trouve à mi-chemin entre l’équinoxe d’automne et le solstice d’hiver. Cette veillée sacrée qui a lieu pendant la pleine lune de novembre, marque, chez les Celtes, la fin de l’année et l’entrée dans l’hiver. Ce passage incertain de la saison claire à la saison sombre est une trêve, un temps suspendu qui n’appartient ni à l’année qui se termine, ni à celle qui commence. On prétend que cette nuit mystérieuse, où le temps n’existe plus, est propice à la divination et aux événements magiques. Pendant ce moment hors du temps favorable aux apparitions, les portes de l’Autre Monde s’ouvrent pour permettre au visible et à l’invisible de se rencontrer. On honore ainsi les âmes des ancêtres en passant d’un monde à l’autre. En France, il y a fort longtemps, une table des morts était dressée à cette occasion où un repas attendait les défunts. Ayons une pensée émue pour ceux qui ne sont plus !

Le Jour des morts - William-Adolphe Bouguereau, 1859.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

27 juin 2014

Le Serpent de mer, un monstre naufrageur de bateaux

Surgissant des abysses de l’océan dans un tourbillon d’écume et de vent, le gigantesque Serpent de mer fait chavirer les navires pour dévorer impitoyablement les marins qui sont dedans ! Depuis la nuit des temps, les navigateurs racontent d’effroyables histoires de marins et de pêcheurs se retrouvant aux prises avec ce monstre. Ils décrivent une créature immense aux yeux rutilants comme des flammes, dotée d’écailles acérées sur le dos. Cette bête malfaisante, enroule son corps de reptile garni d’algues gluantes, autour des plus gros navires pour les broyer. Après avoir englouti l'équipage, le Serpent de mer plonge en soufflant bruyamment et disparaît dans les profondeurs de l’océan. On dit que ce naufrageur de bateaux d’une longueur incroyable, peut entourer la terre de son corps et manger sa queue. Pendant les nuits de pleine lune, le Sepent de mer sort des eaux pour aller dévorer sur terre agneaux, veaux et pourceaux ! 

Sea serpent from Hart Nautical Collections - Monsters of the Sea. Robert Hale Ltd.

A sea serpent from Olaus Magnus' book Historia de Gentibus Septentrionalibus
(History of the Northern Peoples, Rome, 1555).

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

23 mai 2014

Le Merle, un oiseau plus noir que le corbeau

Cet oiseau se distingue par la couleur de son bec, le tour de ses yeux cerclés d’un beau jaune d’or et sa robe d’un noir profond nullement altéré par des reflets, comme celle de la corneille ou du corbeau. Le Merle aime la solitude et habite de préférence les bois sombres et épais plantés d’arbres toujours verts, comme le genévrier et le sapin. Toutefois, l’hiver on l’aperçoit souvent dans nos jardins. C’est un oiseau qui chante fort bien et même quand tous les autres oiseaux se taisent, il fait retentir dans les airs un sifflement éclatant bien avant les beaux jours du printemps. Capable de retenir les chants qu’on lui apprend et d’imiter les sons de différents instruments, il sait contrefaire la voix de l’homme et des animaux. Il se nourrit de baies, d’insectes, de vers et des fruits du sorbier dont il est particulièrement friand. Difficile à approcher, le Merle est un oiseau fin et rusé qui découvre les chasseurs de très loin, grâce à sa vue perçante. On dit que la chair des jeunes Merles est bonne à manger quand ils sont engraissés de raisins au temps des vendanges. L’huile où l’on fait cuire ces oiseaux est recommandée pour la sciatique et leur fiente dissoute dans du vinaigre fait disparaître les rousseurs du visage et les tâches de la peau ! Pour faire avouer tous ses méfaits à une personne endormie, mettez le cœur d’un Merle sous son oreiller. Dans la mythologie celtique ce volatile est lié à la magie et à l’Autre Monde. Aussi, Merlin l’Enchanteur aime se transformer en cet animal pour voyager dans le passé et l’avenir. On raconte qu’il existe un Merle blanc gardé dans une grotte par deux terribles dragons ; cet oiseau merveilleux plus léger que l’air a le pouvoir de rajeunir celui qui s’en empare. Mais prenez garde car le diable se montre parfois sous la forme d’un Merle. Cependant, on prétend que cet oiseau plus noir que le corbeau ne vit pas très longtemps parce qu’il a pour coutume de dormir cul au vent !

Blackbird by Johann Daniel Meyer, miniature Mahler in Nuremberg; Volume 2; Nuremberg, 1752. (image modified)

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

12 avril 2014

Le Muguet de mai, une plante ravissante hautement toxique !

Gazon de Parnasse, Grelot, Lis de mai, Clochette des bois, Lys des vallées, Grillet, Amourette, Lily of the valley… Le Muguet brille par sa fraîcheur, l’éclat de ses fleurs et sa simplicité. Sous les vents frais et doux du mois de mai, sa tige courbe sous le poids de ses clochettes couleur de lait. Au printemps, il forme dans les sous-bois des tapis brillants au parfum délicieux, qui subjuguent les sens et les yeux. Mais prenez garde car cette ravissante petite plante est hautement vénéneuse, au moins autant que la digitale. Autrefois, les parfumeurs l’employaient pour aromatiser les pommades. Seules les fleurs séchées et pilées étaient d’usage en médecine et servaient de poudre à éternuer. Aussi, l’eau de Muguet distillée, dite « Eau d’or », était souveraine dans les vertiges, les céphalées, les maladies des nerfs et du cœur et ranimait les forces épuisées. Reconnues toxiques, les vertus du Muguet sont aujourd’hui inusitées. On dit que dans le Parnasse, il existe un parterre rempli de blanc Muguet que les Muses foulent de leurs pieds délicats. Pour retrouver bonheur et passion amoureuse, cueillez en mai un brin de Muguet orné de treize clochettes et portez le toute la journée !

Convallaria majalis (modified), from ''Koehler's Medicinal-Plants'', 1887.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

10 avril 2014

Le Rouge-gorge, un oiseau bagarreur et querelleur

Rouge-queue, Rossignol d’automne, Rubiette, Rossignol d’hiver, Bonhomme-misère… Ce charmant petit oiseau coloré d’un roux ardent sur la gorge et la poitrine, abonde dans les sous-bois, les forêts de feuillus, les bocages et les haies. A l’automne, il devient tout rond et ventru en se nourrissant d’alises, des fruits des ronces et des raisins dans les vignes. Curieux et familier, le Rouge-gorge accompagne volontiers le jardinier dans ses travaux de labours pour attraper les insectes et les vermisseaux fraîchement sortis de terre. Au plus fort de l’hiver, il s’aventure dans les mangeoires des jardins et frappe du bec aux vitres des habitations pour réclamer quelques miettes de pain. Parfois même, il entre dans les maisons sans paraître effarouché. Au printemps, il retourne à la solitude des forêts dans les lieux frais à l’ombrage des feuillages épais. Il affectionne les cours d’eau, les étangs et les ruisseaux où il boit souvent et se baigne pour entretenir son plumage. Cependant, ce petit volatile d’aspect si doux et tranquille est d’un naturel batailleur, insociable et querelleur. C’est un grand solitaire qui ne supporte pas la vue d’un congénère. Toujours sur ses gardes, il gonfle son plastron rouge pour défendre son territoire et combat jusqu’à la mort si l’intrus ne cède pas. Le Rouge-gorge tapisse son nid de mousses et d’herbes douces, près de la terre dans les broussailles ou à l’intérieur des vieilles souches. On dit qu’il chante en toutes saisons, au moins aussi bien que le Rossignol. Dès l’aube on peut entendre le chant aimable de cet oiseau matinal. Aussi, le soir, quand tous les autres oiseaux sont couchés, il est le dernier à chanter. Certains affirment que le Rouge-gorge a une chair très fine et qu’il est délicieux à manger quand il est bien gras ! Emblème des martyrs de la foi, on dit que cet oiseau forestier déjoue les sortilèges et tous les pièges du Malin et qu’il est le porteur des messages heureux des génies bienfaisants et du bon dieu !

Le Rouge-gorge familier. An illustration of a European Robins by Henrik Grönvold, ca. 1907-1908. The Birds of Great Britain and Ireland, Order Passeres, vol. I, plate 15.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

6 avril 2014

Le Moineau, un oiseau réputé pour sa lubricité et sa paillardise !

Petit moine, Pierrot, Moinet, Piaf… Vif et sautillant, ce petit passereau robuste et effronté ne vit que dans les lieux où l’homme habite et sa présence nous est tout naturellement familière. Plein d’audace, il pullule et voltige dans les villes sans craindre le bruit et les passants. Maraudeur et gourmand, la rue lui offre de nombreuses possibilités de se nourrir. Dans les campagnes, au temps de la moisson, il dérobe les grains de blé qu’il trouve dans les champs. Très sociable, il vit souvent en bande. A la belle saison, ils aiment se réunir dans les arbres pour piailler ensemble. Cependant, le Moineau craint l’hiver, il se réfugie alors en solitaire dans un trou de muraille ou à plusieurs dans le même gîte pour se réchauffer pendant les grands froids. Aussi rusé que son ennemi le chat, il se méfie des pièges qu’on lui tend mais quand on ne cherche pas à lui nuire, il devient confiant. Prolifique, au moins autant que le lapin, il élève une nombreuse famille dans un nid modeste fait de quelques brins de paille et de brindilles qu’il place dans les endroits les plus variés ; sous les tuiles de nos maisons, derrière nos volets, dans les pots de fleurs suspendus… Parfois il fait la guerre aux hirondelles et aux pigeons pour les chasser de leurs nids et prendre leur place. Cet animal très ardent en amour est un symbole de la luxure et de la vulgarité. En effet, le moineau mâle est renommé pour sa lubricité et sa paillardise ; Pline assure qu’il succombe épuisé par ces voluptés avant la fin de l’année qui l’a vu naître ! Aussi, on le consacrait à Vénus pour sa grande fécondité et le char de cette divinité était attelé de deux moineaux. On prétend encore que la cervelle et les œufs de moineau ont des vertus aphrodisiaques. Pourtant, ce petit oiseau de nature très éveillé en amour, que l’on a longtemps accusé à tort de pillage des moissons est un volatile sympathique, plein de fantaisie qui fait la joie des citadins en venant   manger  volontiers  dans  leurs  mains !

An illustration of a male and a female House Sparrow from The House Sparrow at Home and Abroad, 1878. Edwin Sheppard, engraved by Sinclair & Son.; in a book by Thomas George Gentry.

 

Selon Hildegarde de Bingen dans "Le livre des subtilités des créatures divines" : Le Moineau est plus fort que chaud : il a beaucoup de fantaisie dans sa conduite, à cause de son astuce et de sa versatilité. Il aime voler en groupe pour ne pas être attaqué par les autres. Il se tient dans l’air épais ; c’est pourquoi il a une chair malade, qui ne convient ni aux malades ni aux bien-portants. Il ne sert à rien en médecine.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

1 février 2014

Le Chanvre, une plante aux vapeurs enivrantes

Canape, Filasse, Herbe de Manille, Chanvrisse, Cannebisse… Cette plante très odorante, aux pouvoirs narcotiques et aux vapeurs enivrantes est connue depuis l’antiquité. Originaire de Perse et transportée en Europe, son usage est renommé pour la confection des cordages. Apéritive, résolutive et adoucissante, elle est utile pour la jaunisse et calme la toux quand on la fait bouillir dans du lait. Ses semences sont une nourriture excellente très recherchée par les oiseaux. Employée en fumigation par les sorciers ou mêlée dans les onguents, elle permet à ces derniers de préparer de puissants philtres et enchantements, de parler aux esprits et se rendre au sabbat. Mélangée à d’autres herbes dont ils ont le secret, elle sert à prédire l’avenir et à réunir en un instant les esprits élémentaires. Des breuvages enivrants sont préparés avec les feuilles et les sommités fleuries macérées. Mais prenez garde, car l’abus de cette boisson rend hébété ! Ainsi, la graine de chanvre mêlée aux aliments remplit la tête de fumée et provoque des étourdissements. Si on en mange trop, elle excite le délire et dérange le cerveau. Cependant, le Chanvre a le pouvoir de dissiper la colère et de faire oublier le chagrin. On prétend que les anciens récoltaient cette herbe en chantant, pour que les filandières ne s’endorment pas en la filant !

Cannabis sativa (modified). Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz 1885, Gera, Germany.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

27 janvier 2014

L’hirondelle, un oiseau de bon augure

Poule de dieu, Messagère de la vie, Progne, Harondelle, Rondine, Herondelle, Hirondelle des cheminées… Il n’y a point d’oiseau qui vole avec autant d’agilité et de rapidité. Ces filles de l’air qui donnent la chasse aux insectes et parcourent les airs en tous sens, changent de direction avec aisance à tout instant. Les hirondelles ne s’éloignent jamais des lieux inhabités et nichent sous nos toits et dans les endroits où les chats, les rats et les oiseaux de rapine ne peuvent aller. Ces oiseaux de passage ont des mœurs sociables et se réunissent souvent en troupes nombreuses en se prêtant secours mutuellement. À l’entrée de l’hiver, elles disparaissent dans de nouvelles régions et reparaissent vers l’équinoxe de printemps pour demeurer avec nous pendant la belle saison. On croyait autrefois qu’elles se jetaient en nombre dans les puits et dans la vase des étangs, pour passer leur quartier d’hiver aux fonds des eaux dans l’engourdissement et qu’elles ressuscitaient à la chaleur du printemps, ce qui paraît très surprenant ! Quand elles effleurent la terre et la surface des eaux pour saisir les insectes, c’est un signe de pluie et quand elles volent haut dans le ciel, c’est signe de beau temps. Cependant, quand elles passent sous le ventre des vaches, elles font tourner leur lait en sang. On craint de tuer ces oiseaux de bon augure car il en résulte à chaque fois un orage violent. Détruire leur nid est un sacrilège parce qu’elles viennent de loin pour porter bonheur aux humains. Dans leur estomac se trouve des petites pierres plates et rondes qu’elles avalent pour faciliter leur digestion. Ces « Pierres d’hirondelle » étaient très vantées pour vaincre le mal d’yeux. On dit que les hirondelles rendent la vue à leurs petits atteints de cécité en employant le suc d’une herbe appelée chélidoine, qui sort de terre à leur retour et fane à leur départ. La cendre d’hirondelle mêlée dans du vin miellé adoucit les douleurs de la luette et les affections du gosier. Pour se faire aimer de tout le monde, portez sur vous le cœur d’une hirondelle. Aussi, offrez un anneau déposé pendant neuf jours dans le nid d’une hirondelle pour être aimé. On peut provoquer des insomnies à quelqu’un en posant un œil d’hirondelle dans son lit. Servir des hirondelles rôties à son vieux mari peut l’incliner à l’amour… Née d’une métamorphose, l’hirondelle était autrefois Progné, une princesse antique qui fit manger à son mari le corps de son enfant pour le punir d’avoir violenté et rendu muette sa sœur Philomèle. Les dieux pris de compassion les changèrent l’une en hirondelle et l’autre en rossignol. Consacré à Pallas et sacrifié à Vénus, cet oiseau était immolé aux dieux Lares, les gardiens de la maison et du foyer. Gentille demoiselle, l’hirondelle au cœur fidèle apporte sur ses ailes les beaux jours et le printemps !

Illustration by Louis Agassiz Fuertes of a Tree Swallow (Tachycineta bicolor) and a Barn Swallow (Hirundo rustica), from The Burgess Bird Book for Children, 1919.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

18 janvier 2014

Le Rossignol, chantre des bois et des forêts

Créature noctambule, timide et solitaire, le Rossignol se plaît à l’ombre des bosquets près des cours d’eau frais et ombragés. Il fuit l’ardeur du soleil et le froid et fait son nid dans les buissons épais et les broussailles touffues. Célébré de tous temps, cet infatigable musicien chante nuit et jour au printemps en faisant retentir dans les bois une mélodie qu’il varie de mille façons. Dans cette saison, le chant merveilleux qui s’élève de ce frêle oiseau est extraordinaire, on dit même qu’il chante en dormant. Cependant, quand il fait ses petits vers l’été, il devient soudain muet. Comparable à la voix des Muses, la sonorité de son chant est admirable par sa douceur, sa variété et son éclat. Pourtant, cette mélodie est parfois teintée d’une mystérieuse mélancolie. Elle est ressentie par certains comme une plainte, un gémissement, un chant funèbre et désespéré où l’on croit entendre : « Itys ! Itys ! ». C’est Progné, une princesse antique qui se lamente sur son fils Itys qu’elle a tué pour venger sa sœur Philomèle violentée et rendue muette par Térée. Condamnée pour toujours à chanter ses lamentations, Progné fut changée en Rossignol, le plus mélodieux des oiseaux chanteurs et Philomèle en hirondelle. Pourtant, le nom de Philomèle restera attribué au Rossignol. On prétend que cet oiseau est fort bon à manger quand il est engraissé et que la délicatesse de sa chair en fait un met exquis. Autrefois, les poètes se rendaient savants et agréables en mangeant des langues de Rossignols pour leurs talents à chanter et à parler. Emblème de la vigilance, les anciens croyaient qu’il ne dormait jamais et que sa chair était bonne pour provoquer des insomnies quand on la posait sur le cœur et les yeux ou sous l’oreiller d’une personne endormie. En médecine, sa chair était vantée pour l’épilepsie et son fiel aiguisait la vue. Le Rossignol a les reptiles, l’Epervier et l’Aigle dont il redoute les serres acérées, en horreur. En effet, un crapaud ou un serpent fixant du regard un Rossignol chantant sont capables de lui faire perdre la voix, au point qu’il finit par tomber tout droit dans la gueule de ces derniers. Doté d’une âme d’artiste, cet oiseau gracieux et mélodieux, amoureux de la musique, fait entendre dans le silence des nuits de printemps des sons enchanteurs et pénétrants que l’on écoute avec ravissement !

Le Rossignol Philomèle, Nachtigall (Luscinia megarhynchos). In J. F. Naumann,
Naturgeschichte der Vögel Mitteleuropas, Gera, 1905.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

29 décembre 2013

Le Pivert, un oiseau prophétique annonciateur de la pluie

Pic de la pluie, Plui-plui, Pleu-Pleu, Becquebo, Bequebois, Pic de Mars… Sauvage et farouche, cet oiseau au plumage aux couleurs éclatantes d’un agréable mélange, vit en solitaire dans les forêts et loge dans le creux dans les grands arbres où il établit son nid. Parfois, il fait retentir des cris aigus dans les airs qui troublent le silence des bois et annoncent la pluie. Le Pivert monte aux arbres comme les chats, s’attache et grimpe en tous sens sur le tronc à l’aide de ses pieds courts et musclés et de ses gros ongles fort robustes et arqués dont la nature l’a dotés. Cependant, il ne peut trouver sa nourriture que dans l’écorce des arbres. Condamné nuit et jour à cette tâche, il mène une vie laborieuse, travaillant sans relâche pour déloger ses proies en frappant l’écorce des chênes les plus durs à coups redoublés. Quelquefois, il descend à terre pour déguster une fourmilière dont il est friand. Autrefois, on lui attribuait même l’invention de la charrue à cause de la puissance et de la forme de son bec. Consacré au dieu Mars, le Pivert est un oiseau prophétique depuis l’antiquité. Né de la métamorphose du roi Picus qui osa repousser les avances de la redoutable magicienne Circé, il rendait les oracles sous sa forme nouvelle et prédisait l’avenir à ceux qui l’interrogeaient. On prétend qu’il frotte son bec sur une herbe magique connue de lui seul. Toujours couverte de rosée, cette herbe mystérieuse qui brille la nuit est capable de ramollir le fer et de donner une force extraordinaire au Pivert, on la nomme l’herbe du Pic. Le Pivert est aussi le farouche gardien de la pivoine, une plante au pouvoir de faire fuir les fantômes et les apparitions nocturnes. Cependant, prenez garde à cette jolie fleur que vous aurez soin de cueillir au milieu de la nuit, car si le Pivert s’en aperçoit, il sautera aux yeux de celui qui la portera !

 

Quand il sent la pluie, le Pivert gémit.

''Picus viridis'' (Green Woodpecker) from: NAUMANN,
NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS: Band IV, Tafel 29 - Gera, 1901.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

13 décembre 2013

Le Phénix, l'oiseau de feu

Remarquable par son éclat et sa légèreté, cet oiseau de feu, évoque la renaissance et l’immortalité de l’âme. On assure qu'il n'existe qu'un seul Phénix à la fois. Doté d’une miraculeuse longévité, cet oiseau unique a l’étrange pouvoir de ressusciter et de se perpétuer à jamais. Nimbé d'une lumière dorée, il est paré d'un flamboyant plumage multicolore, d'un bec et de serres en or. On prétend que cette créature paisible et sauvage au vol majestueux, vient du paradis et se nourrit de vent et d’air sans jamais descendre sur la terre. Impossible à apprivoiser, le Phénix a le don d'apparaître et de disparaître à volonté. Quand l'heure de sa mort approche, il entonne une douce et triste mélodie en se construisant un nid de brindilles parfumées et d’herbes odorantes que le soleil enflamme. De la cendre renaît alors un nouveau Phénix. On dit que son chant redonne force et courage aux humains et que ses larmes guérissent de tous les maux. Né des flammes et d'une splendeur sans égale, le Phénix tout étincelant d’or, renaît de sa mort !

Phoenix illumination miniature from the Aberdeen Bestiary.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

5 décembre 2013

Cauchemars, incubes et succubes

Enfants de l’imagination, les cauchemars engendrent de nombreux êtres démoniaques qui rôdent pendant la nuit et se livrent à toutes sortes de maléfices sur les personnes endormies. Les anciens les ont appelés incubes et succubes, ces apparitions nocturnes malfaisantes qui invitent à la luxure et troublent le sommeil en provoquant une sensation d’écrasement. Ces esprits imaginaires pressent fortement sur la poitrine du dormeur, l’épuisent d’une étreinte charnelle en lui dérobant la respiration et la parole pour l’empêcher de crier et de s’éveiller. Ce corps pesant et immonde laisse au réveil un sentiment d’effroi et de malaise. L’incube tourmente les femmes et profite de leur sommeil pour les abuser et les féconder tandis que le succube apparaît aux hommes sous l’apparence d’une femme. Cette espèce particulière de rêve, aux effets étranges, était, disait-on, provoquée par le diable et les diablesses qui inspirent des songes lascifs aux humains. Parfois, le cauchemar était considéré comme une sorcière qui passait par le trou de la serrure dans les maisons pour venir se coucher sur l’endormi et l’étouffer. Aussi, la déesse Hécate, souveraine de la magie, des spectres et des terreurs nocturnes, des ombres et de la lune, tourmente le sommeil des mortels qui ont provoqué son courroux. Quand l’astre lunaire est dans son déclin, surgissent alors les Hécatées, fantômes effrayants qui épouvantent l’âme des mécréants. Aujourd'hui, toutes ces vieilles croyances et superstitions ont été rejetées. Cependant, prenez garde et placez sous votre oreiller neuf feuilles de chêne pour éloigner les cauchemars. Car lorsque l’homme se livre au sommeil, l’âme veille mais l’imagination s’égare facilement en prenant la forme d’un génie malfaisant. Toutefois, quand le réveil surgit, l’illusion enfantée par la nuit en un clin d’œil s’évanouit !

 

Ces démons du sommeil que l’on appelle ordinairement cauchemars, se nomment aussi selon les régions : cauquemaire, cauquemare, cauquevieille, mara, appesant, appesard, chauche-vielle, chauche-paille, chauche-poulet, chauco-vieillo, chauceur, foulon, nigthmare…

Le Cauchemar, 1781 - Johann Heinrich Füssli.
 

Le Cauchemar de Johann Heinrich Füssli, illustre une rêveuse et l’emprise qu’exerce sur elle l’apparition nocturne malfaisante pressant sur sa poitrine pendant son sommeil. Le cheval qui apparaît aux côtés du démon est ordinairement un messager de la mort. 
En raison de la popularité de son œuvre, Füssli a peint un certain nombre d'autres versions, dont le tableau ci-dessous datant de 1790/1791.

 

MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

30 novembre 2013

La fourmi, symbole de la minutie et de l’économie

On ne tarit point d’éloge sur cet animal et beaucoup s’émerveillent de son ardeur pour le travail, de sa prévoyance et de son génie industrieux. En effet, il règne l’ordre le plus grand dans sa société. Les ouvrières sont les maîtres de la maison et commandent aux mâles et aux autres femelles. La construction du nid est leur principale occupation. Les fourmis creusent le sol et de profonds terriers en portant au loin les matériaux qu’elles déblaient. Certaines se font même un toit de brindilles, de paille et de buchettes disposées avec art, qui recouvrent tout le nid. Le sommet de ces amas est ouvert pendant le jour mais comme les fourmis dorment la nuit, elles ferment la porte au coucher du soleil ou par temps de pluie. Les fourmis remplissent leur grenier à la belle saison au temps des moissons mais elles sont inactives l’hiver et sombrent dans l’engourdissement. Carnassières, elles dissèquent les charognes avec la plus grande propreté, amassent des fruits et des grains qu’elles rapportent à la fourmilière. Elles ont une grande passion pour tous les aliments sucrés et pénètrent dans nos maisons pour piller nos provisions ! On dit que les fourmis ont du sentiment mais aussi de l’esprit et qu’elles reconnaissent les membres de leur société en se touchant les antennes ce qui leur permet aussi de parler, de prendre des nouvelles, de tenir un conseil et d’échanger leurs idées. Quand l’une d’elles est blessée, la première qui passe lui porte secours et la transporte au nid mais les fourmis étrangères sont traitées en ennemies. Ainsi, des combats sans merci peuvent apparaître entre familles d’une même espèce. On dit qu’elles prédisent les vents et le mauvais temps et que les hommes honnêtes et polis se transforment en fourmis après leur mort. Remède contre la paresse, les fourmis ont des propriétés curatives et on les retrouve dans de nombreuses préparations de la médecine ancienne. Elles étaient excellentes pour réparer les forces abattues et ranimer les esprits. On les recommandait aux femmes stériles, aux vieillards et dans les maladies du cerveau, les vertiges, la paralysie et les tremblements. Macérées vivantes dans du vin ou de l’eau au bain-marie, elles guérissaient la lèpre et la surdité. Broyées et utilisées en cataplasme, elles soignaient rhumatismes et névralgies. On prétendait que les fourmis ailées avaient des vertus aphrodisiaques. Infusées dans de l’huile de sureau, elles n’avaient pas leur pareil pour stimuler l’amour. Savantes, sages et prudentes, on ne trouve point dans la nature de créatures si petites pouvant porter des charges aussi lourdes en proportion de leur poids. Cependant, n’accordons-nous pas trop de qualités merveilleuses à ces fourmis modèles de toutes les vertus ? N’oublions pas que ces insectes sont très incommodes au jardinier et qu’ils portent au derrière un aiguillon piquant qui cause douleur et démangeaison. Et même si ces laborieuses et ingénieuses fourmis surpassent en force tous les autres animaux, elles ne sont pas très prêteuses ; c’est là leur plus grand défaut !

 

Auprès de vos fruitiers et de vos rosiers semez de la ciboulette
pour empêcher les fourmis d’y grimper.

from Aesop's Fables - by Milo Winter, 1886/1956.

Isopet, atelier de Richard de Montbaston
Paris, vers 1330
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 15123, fol. 36v.

La Cigale, une créature musicale et estivale, article

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

9 novembre 2013

La Cigale, une créature estivale et musicale

Emblème de la musique et de l’insouciance, cet insecte frugal, mélodieux et estival, habite les pays chauds et se tient ordinairement sur les arbres et dans les vignes. Pendant les chaleurs, vers le temps de la moisson, la Cigale est particulièrement active et fait entendre un chant bruyant. Elle a une passion pour le soleil et a les lieux ombragés en horreur car le froid l’engourdit ou la détruit. A l’état de nymphe, elle passe plusieurs années enfouie dans la terre en se nourrissant de la sève des racines sans jamais aller crier famine à la fourmi sa voisine ! Au début de l’été, elle se hisse vers la lumière, grimpe sur les arbres et se métamorphose pendant la nuit. Parvenue à sa forme nouvelle, la Cigale se nourrit du suc qu’elle pompe sur les feuilles et les branches et non point de rosée comme les anciens le disaient. Puis, quand toute l’ardeur du soleil l’a réchauffé, elle voltige dans les airs d’un vol fort léger. La Cigale a un grand talent pour le chant, on dit même qu’elle aurait appris à chanter aux Muses. Autrefois, les paysans affirmaient que lorsque son chant était vif et continuel, il présageait un bel été et une riche moisson. Dans les temps antiques, les grecs considéraient les Cigales comme un met exquis et se faisaient servir les larves de ces insectes à leur table. Estimée en médecine ancienne, la Cigale était séchée, réduite en poudre et donnée en potion pour modérer les fièvres et apaiser la migraine. En infusion, elle calmait les nausées. Certains prétendaient que quelques cigales séchées avec autant de grains de poivre soulageaient les coliques. Rôties et mangées, elles étaient bonnes pour les douleurs de la vessie. Selon la légende, la Cigale serait née de la métamorphose de Tithon, un mortel que l’Aurore enleva et dont elle fit son époux. Elle rendit ce dernier immortel mais oublia de lui donner la jeunesse éternelle. Tithon fut donc condamné à subir sans fin le fléau de la cruelle Vieillesse. Sensible à son triste sort, la déesse changea Tithon en Cigale, une créature musicale qui se nourrit de la rosée qu’elle verse à son lever matinal !

 

La Fourmi, symbole de la minutie et de l'économie, article

La cigale du frêne (Cicada fraxini) sous ses divers états. Gravure sur bois avec des rehauts d'aquarelle par L'Atelier de la Gravure Ancienne, Laetitia Quennevat (coloriste sur gravure ancienne). Gravure ancienne.fr le premier Salon virtuel permanent consacré aux estampes et gravure anciennes.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

4 octobre 2013

La Libellule, l’Aiguille du Diable

On la nomme Demoiselle à cause de son allure délicate, de la finesse de son corps orné d’agréables couleurs et de ses grandes ailes irisées, ouvragées comme de la dentelle. La Libellule se déplace dans les airs avec une rapidité extraordinaire. Virevoltante, elle anime les eaux calmes et dormantes des étangs par ses acrobaties aériennes étonnantes. Elle parcourt les jardins, les prairies, longe les ruisseaux, danse autour des roseaux et plane au-dessus de l’onde en se nourrissant de mouches, de moustiques et d’éphémères, qu’elle attrape sans jamais ralentir son vol. Cependant, il ne faut pas oublier que c’est une grande carnassière aux inclinations meurtrières, qui mène une guerre sans merci aux autres insectes ailés. Armée d’une forte mâchoire aux dents acérées, elle fond sur ses victimes comme un oiseau de proie. On prétend que ses ailes sont tranchantes comme un couteau et que sa piqûre est mortelle. Porteuse de présages, la Libellule qui entre dans les maisons annonce une visite mais celle qui vous touche le front augure une mort prochaine. Attrapez-là et vous vous marierez dans l’année sans l’avoir cherché ! Certains l’employaient en décoction avec des feuilles d’acacias pour soigner le mal d’oreilles. La Libellule était considérée autrefois comme une proche alliée de l’araignée. Les anciens lui accordaient le pouvoir de se changer en mauvais esprit et la surnommaient Sorcière, Aiguille du Diable, Crève-œil, Flèche du Diable, Tire zyeux, Couturière ou bien encore Cheval du Diable car ce dernier chevauche une Libellule pour se rendre au sabbat. A la nuit tombée, on dit qu'elle se transforme en aiguille pour percer les oreilles, crever les yeux des humains et coudre la bouche des enfants menteurs ! Pourtant, cette chasseresse rapide et gracieuse des mares et des marais est bien utile et tout à fait inoffensive pour l’homme. Toutefois, prenez garde à ces élégantes Demoiselles aux ailes de tulle qui planent dans les airs au crépuscule !

A Dragon-fly, Two Moths, a Spider and Some Beetles, With Wild Strawberries, 17th century – Author: Jan van Kessel, senior - Ashmolean Museum, Oxford; Bequeathed by Daisy Linda Ward, 1939.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

2 octobre 2013

Le Coq, créature de lumière

Il n’y a point d’habitations champêtres où l’on ne rencontre cet oiseau terrestre que l’homme loge, élève et nourrit. Véritable horloge vivante, il indique le lever du jour et la tombée de la nuit en chantant à l’aube et au crépuscule. Coiffé d’une superbe crête, chaussé d’éperons et doté d’un cocorico arrogant et triomphant, le Coq incarne les combats et la victoire, mieux vaut mourir que céder ! Il était en grand honneur dans l’antiquité à cause de sa hardiesse et de sa bravoure. Symbole du courage et de la vigilance, le Coq était l’un des attributs de Minerve, de Mercure et consacré à Apollon, parce qu’il annonce le lever du soleil. On l’immolait aussi sur l’autel des déités, en particulier à Esculape quand survenait la fin d’une maladie et à Bacchus pour la conservation de la vigne. Dans les entrailles de cet animal se forme une pierre fabuleuse nommée « Pierre alectorienne », à qui les anciens donnaient la propriété de décupler force et courage. Cependant, il y a dans le Coq des vertus propres à la sorcellerie et à la magie. Autrefois dans les campagnes, les sorcières sacrifiaient cet animal et mangeaient sa crête coupée en treize parts avant d’exécuter leurs maléfices. On prétend que certains vieux Coqs pondent des œufs. De ces œufs maudits couvés par un crapaud, il sort une créature maléfique appelée Basilic. Toutefois, cet oiseau de lumière a le pouvoir d’éloigner toutes les puissances infernales et de conjurer les mauvais sorts. Son chant retentissant qui annonce les premières lueurs du jour, met en fuite les hordes de démons qui s’adonnent au sabbat. Pour l’empêcher de chanter pendant leurs assemblées nocturnes, on dit que les sorciers lui frottent la tête et le front d’huile d’olive ou lui passent un collier de sarment autour du cou. Prenez garde au chant du Coq à minuit, il signifie une mort dans l’année. Dans les lueurs brumeuses du petit matin, le Coq annonciateur de la lumière céleste, sonne la retraite des sorciers, vampires et revenants et dissipe par son chant les ténèbres et tous les esprits malfaisants !

Le Coq dans Le Liber de proprietatibus rerum ou Livre des propriétés des choses, est une œuvre latine du XIIIe siècle du franciscain Barthélémy de Glanville appelé aussi Barthélémy l’Anglais. L’ouvrage fut traduit en français en 1372 par Jean Corbichon, chapelain du roi Charles V le Sage. Jean du Berry, frère du roi, en posséda trois exemplaires dont celui présenté ici et qui date du début du XVe siècle. Bnf

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

27 septembre 2013

Le lièvre et le lapin, créatures lunaires et crépusculaires

On raconte bien des merveilles sur ces animaux fort peureux et timides. Il n’y a guère qu’au clair de lune que l’ont peut les apercevoir jouer, sauter et courir les uns après les autres. Le Lièvre a l’ouïe très fine et les oreilles d’une grandeur démesurée. Au moindre bruit, il fuit dans tous les sens dans une course incroyablement légère et rapide qui devance tous les autres animaux. Pour éviter le chasseur et détourner les chiens, il emploie la ruse et dort les yeux ouverts. Il s’assoit volontiers sur ses pattes de derrière, celles de devant lui servent de bras. D’ailleurs, on le dit capable de jouer du tambour. Quoique très semblables, le Lièvre et le Lapin sont des espèces bien distinctes aux mœurs différentes. Le Lièvre se fait un gîte à la surface de la terre où il demeure exposé tandis que le Lapin, bien plus malin, se creuse une retraite où il se met à l’abri de l’homme, des loups, des renards et des oiseaux de proie. Toutefois, ce dernier à été partout réduit en domesticité tandis que le Lièvre solitaire jouit d’une grande liberté ! Ces animaux se reproduisent si prodigieusement qu’ils sont un symbole de fécondité. Cependant, ils ont tant d’ennemis qu’il est bien rare qu’ils vivent du temps que la nature leur a donné. Le Lièvre est considéré comme un animal lunaire. On prétend qu’il pond des œufs à Pâques, à l’époque de la lune rousse. Aussi, pendant cette période pleine de mystères, les sorcières se changent en Lièvre pour jeter des sorts sur le bétail et commettre leurs méfaits. Selon les croyances, on assure que la rencontre d’un Lièvre sur un chemin est un présage sinistre. Un vieux proverbe dit que quand on mange du Lièvre on est beau pendant sept jours de suite. Si les parents se nourrissent souvent de sa chair, ils sont assurés d’avoir des garçons. Aussi, des jarretières d’absinthe ou d’armoise cousues avec des lanières en peau de Lièvre, permettent de parcourir cent lieues sans jamais s’arrêter. Une patte de Lièvre est un porte bonheur et un excellent remède pour les affections articulaires. Le lait de lièvre mâle est reconnu comme remède souverain pour les infirmités, il est un symbole d’une chose impossible à trouver. On dit que la mémoire du lièvre se perd en courant et que rien ne sert de courir, il faut partir à point, et qui court deux lièvres à la fois, n’en prend pas un !

1. LE LIEVRE, 2.  LE LAPIN (détail)

Histoire Naturelle De Buffon, classée par ordres, genres et espèces, d'après le système de Linné… Volume 8, par Georges Louis Le Clerc de Buffon, René Richard Louis Castel, 1802.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

<< < 1 2 3 4 5 > >>
zimzimcarillon
zimzimcarillon

Entrez dans un univers où curiosité rime avec rêverie, imagination vagabonde et fantaisie !
Voir le profil de zimzimcarillon sur le portail Canalblog

Derniers commentaires
zimzimcarillon
Visiteurs
Depuis la création 885 817
Pages
Archives